Les enfants issus de «l'amour libre» recherchent... la fidélité. Et ceux qui ne sont pas encore en couple... l'âme soeur. Romantiques, les jeunes Québécois?

«Je recherche le grand amour avec les papillons dans le ventre. Je veux de la passion, de la chimie, affirme Kawtah Missoum, 24 ans. Notre génération a grandi en regardant des films de Walt Disney comme 'Cendrillon' et 'La Belle au bois dormant'. Je crois que c'est pour ça que je m'intéresse à l'aspect féerique de la chose.»

Notre enquête sur les 18-30 ans révèle que six jeunes Québécois sur dix vivent présentement une relation amoureuse. Quatre-vingt-dix-neuf pour cent des jeunes considèrent la fidélité comme une valeur importante, tandis que 71% des célibataires recherchent l'âme soeur.

«Je me reconnais dans ces statistiques parce que je suis un sentimental, lance Frank Beaulieu. Mais en même temps, on reste influencé par la génération de nos parents qui pratiquaient l'amour libre dans les champs et qui ont divorcé. Quelque part, je pense que les baby-boomers nous ont transmis la mentalité du prêt-à-jeté dans le couple. C'est pour ça que les jeunes ne sont pas toujours prêts à faire des efforts.»

Environ 40% des jeunes à la recherche de la perle rare se permettent de vivre des aventures de temps à autre. Notre sondage dévoile également que 7% des 18-30 ans sont uniquement intéressés par les histoires d'un soir.

«On ne peut pas seulement vivre d'aventure, dit Mounira Taleb, 19 ans. Je pense qu'il y a des jeunes qui se vantent de leurs histoires d'un soir uniquement pour ne pas perdre la face devant leurs amis, mais qu'au fond d'eux-mêmes, ils auraient bien aimé que ça fonctionne.»

À la recherche du temps perdu

En moyenne, les 18-30 ans auraient eu 9,1 relations sexuelles au cours du dernier mois; un peu plus de 12 pour les personnes en couple et 4,4 chez les célibataires. Cinq et un dixièmes pour cent des répondants ont affirmé avoir eu plus de 30 rapports dans le dernier mois.

Lorsqu'il est temps d'aborder la question de la sexualité, les moins âgés de la génération Y semblent plus candides sur le sujet.

«Moi je fais l'amour jusqu'à 10 fois par semaine, dit Roxane Valérien, 18 ans. Je ne me vois pas faire ça jusqu'à 70 ans, mais j'ai découvert le sexe l'an dernier alors je rattrape le temps perdu!»

«De mon côté, je suis moins cochonne, c'est plus de cinq à six fois par semaine», précise sa copine Mélissa Veillet également âgée de 18 ans. Bien qu'elle considère la fidélité comme une valeur importante dans sa vie, elle ne croit pas que sa génération est plus loyale que les autres.

«Je ne pense pas que tous les jeunes qui prônent la fidélité dans votre sondage le sont vraiment. Il y a tellement de beaux mecs que c'est normal d'être attiré envers quelqu'un d'autre. Moi-même, je me suis déjà permis de tromper quelqu'un.»

«Pour ma part, la fidélité, c'est quelque chose de très important, renchérit Roxane. Ma philosophie, c'est regarder, mais pas toucher!»

Cinquante-neuf pour cent des Y sont en couple. De ce nombre, 8% sont mariés, 34% sont en union libre et 17% vivent séparément.