Alléchée par la promesse de faire de 800$ à 2000$ par semaine en posant pour des photos pornos, une adolescente de 15 ans a accepté de rencontrer le «patron» dans une chambre de motel à Montréal. L'homme, Jocelyn Aubut, a écopé de 28 mois de prison, hier, pour leurre de mineure sur l'Internet et contacts sexuels.

C'est en se faisant passer pour une femme de 22 ans qu'Aubut avait accédé à un site Internet pour adolescents, le 27 novembre 2005, et s'était mis à clavarder avec la jeune fille. Il lui a fait miroiter de grosses sommes qu'elle pourrait gagner en posant nue. Mais d'abord, elle devait rencontrer le «patron» et lui faire une fellation. Il lui a fixé rendez-vous dès le lendemain, dans un motel. Cette fois, Aubut était le «patron». Lors de cette rencontre, il a eu deux relations sexuelles complètes avec l'adolescente, ainsi qu'une fellation. L'affaire est toutefois venue aux oreilles de la mère de l'adolescente, qui a porté plainte à la police. Aubut a été arrêté. Il a fini par plaider coupable à des accusations de leurre de mineure et contacts sexuels avec l'adolescente.

Lors des plaidoiries, l'accusé a soutenu qu'on devait considérer comme facteur atténuant le fait que la victime avait donné son consentement. Le juge Claude Leblond a rappelé que les tribunaux avaient déjà décrété que les enfants ne peuvent consentir à avoir des relations sexuelles avec des adultes et des personnes en autorité. «Que la victime se soit fait prendre au stratagème utilisé par l'accusé ne démontre que sa vulnérabilité. Il ne s'agit pas d'un facteur atténuant. Les contacts sexuels que l'accusé a eus avec la victime résultent de la ruse de celui-ci. Il n'est pas surprenant que l'accusé ait des antécédents de fraude», a noté le juge dans sa décision. Le magistrat a aussi parlé de l'esprit «retors» d'Aubut et du fait qu'il ne se reconnaît aucune problématique sexuelle. Selon sa mère, il aurait une compulsion pour la sexualité sur l'Internet depuis l'âge de 20 ans. Le procureur de la Couronne Steve Larivière demandait de 30 à 36 mois de prison, tandis que Me Joëlle Roy, en défense, demandait une peine beaucoup plus légère. Le juge a finalement imposé 30 mois de prison, dont il faut soustraire deux mois de détention préventive.