Ils s'occupent de nourrissons, promènent des chiens, conduisent des limousines, dénichent des médecins de famille, font le ménage ou décorent les sapins de Noël: à Montréal, plusieurs personnes occupent un emploi lié à la richesse. Zoom sur ces boulots bien particuliers.

Christine Dubreuil sonne à la porte d'un appartement, dans un immeuble en face du parc La Fontaine. En moins de deux, un labrador beige nommé Nobel, visiblement très excité, dévale les escaliers pour sa balade quotidienne. Au bout de la laisse de Christine, il y a déjà Amiga, un gros chien noir.

Vous l'aurez deviné, Christine Dubreuil est promeneuse de chiens. Elle a une trentaine de clients éparpillés dans le Plateau-Mont-Royal et le Mile End. De jeunes professionnels, pour la plupart, dont l'emploi du temps ne permet pas de promener pitou une demi-heure ou une heure chaque jour. Christine Dubreuil le fait pour 20$ l'heure.

Comme pour les nounous, les promeneurs de chiens font depuis longtemps partie du paysage dans l'ouest de Montréal. Selon elle, les anglophones ont traditionnellement un grand respect pour leurs chiens. Chez les Québécois francophones, les mentalités ont évolué. «Il y a 20 ans, un chien, c'était un chien. Aujourd'hui, il est devenu un membre de la famille», explique Christine, qui pratique son métier depuis deux ans et demi.

Ses clients sont tous très attachés à leur animal de compagnie. «Les clients m'aiment, je prends en quelque sorte soin de leurs «enfants»«, illustre-t-elle. Rares sont les capricieux. Il y a eu bien sûr cette dame qui exigeait que son chien fasse trois promenades par jour moyennant 250$ par semaine...

Avec les clients, le lien de confiance est primordial. «J'ai les clés et le code d'alarme des gens», ajoute-t-elle. Sa clientèle compte plusieurs célibataires. «Je finis plus tard les jeudis et vendredis à cause des 5 à 7.»

Christine ramène Amiga dans un bel appartement de l'avenue du Parc. La cliente, une femme d'affaires, l'accueille en haut de l'escalier. La journée tire à sa fin. La promeneuse se rend dans un logement plus modeste du Plateau-Mont-Royal, où Max l'attend devant la porte. Il est malade et Christine s'en occupe en l'absence de son maître, une femme qui vit seule. Après une courte balade, Christine ramène le chien. Elle caresse l'animal installé contre elle sur le futon. «Je te vois demain, mon amour», lance-t-elle en quittant les lieux.