Les électeurs devraient y penser deux fois plutôt qu'une avant d'élire des candidats conservateurs de droite qui sont en politique pour faire avancer leurs idées religieuses, ont affirmé mercredi trois candidates bloquistes de la région montréalaise.

Elles estiment que les femmes risquent d'y perdre des acquis, d'autant plus si le gouvernement conservateur devient majoritaire.

En conférence de presse, les candidates du Bloc québécois Vivian Barbot (Papineau), Nicole Demers (Laval) et Marcela Valdivia (Outremont) ont soutenu que le projet de loi 483 du gouvernement conservateur sur le statut légal du foetus ouvrait la porte à la remise en question du droit à l'avortement.

«Il a fallu un raz-de-marée, que des milliers de femmes se mobilisent pour que, du bout des lèvres, le premier ministre (Stephen) Harper dise que s'il était réélu, il allait enlever les irritants», a commenté Mme Barbot.

«Nous ne sommes pas dupes. Au sein même du parti, on sait qu'il y a un paquet de gens qui sont pro-vie, qui sont actifs et qui criaient à la victoire quand le projet a passé en première lecture. Il ne faut pas que les conservateurs deviennent majoritaires. Si tel est le cas, on fera face à un retour du débat sur l'avortement», a ajouté Mme Barbot.

Elle estime que les conservateurs comptent déjà dans leurs rangs plusieurs personnes ayant une idéologie de droite. «On sait que les pro-vie sont là, les Born again Christian et les Real Women. On a déjà entendu la ministre Bev Oda dire clairement qu'elle allait financer les vraies femmes. On pensait que c'était une boutade, mais c'était une traduction littérale de Real Women», a-t-elle signalé.

«Des personnes sont tentées de se servir de la politique pour faire avancer leur idéologie, une idéologie de droite strictement religieuse. On n'en a pas besoin», a-t-elle ajouté.

Dans la circonscription de Papineau, Mme Barbot fait notamment face au candidat libéral Justin Trudeau dont les propos la laissent sans voix. «Il parle et à ce qu'il dit je ne peux pas m'opposer. Quand il dit qu'il aime bien les immigrants, il n'y a rien à répondre à ça», a-t-elle avancé en guise d'exemple.