La volte-face de la ministre Michelle Courchesne, qui a accepté que la LHJMQ n'abolisse pas les bagarres, est condamnée par le Parti québécois mais applaudie par l'Action démocratique du Québec.

«Elle a cédé aux pressions de la Ligue», fulmine le critique péquiste en matière de sport, Luc Ferland.

Selon lui, «la ministre aurait dû maintenir sa position et dire à la Ligue que les bagarres doivent disparaître». Le député d'Ungava presse le gouvernement Charest de recourir à un pouvoir prévu à la Loi sur la sécurité dans les sports pour imposer au circuit Courteau un nouveau règlement abolissant les batailles.

Le porte-parole de l'ADQ, Sylvain Légaré, se dit quant à lui «ultra content» que la ministre ait changé son fusil d'épaule. «Elle s'est ralliée à la Ligue, et c'est très sage. C'est la décision qu'elle devait prendre.»

Décréter l'abolition des bagarres est injustifié à ses yeux. «Les batailles ne sont pas le problème numéro un de la Ligue», car «il y en a de moins en moins», a indiqué le député de Vanier. Selon le commissaire général de la LHJMQ, Gilles Courteau, le nombre de bagarres par match est passé de 2,4 au cours de la saison 1993-1994 à 0,9 l'an dernier.

Michelle Courchesne réclamait l'abolition des bagarres depuis des mois. Elle souhaitait que tout joueur impliqué dans une bataille soit expulsé d'un match. Or, selon les nouveaux règlements du circuit Courteau présentés mercredi, deux joueurs consentants qui jettent les gants écoperont seulement d'une punition de cinq minutes, comme avant. Malgré cette décision de la Ligue, la ministre de l'Éducation, du Loisir et du Sport s'est dite satisfaite des nouveaux règlements.

Michelle Courchesne a refusé de commenter sa volte-face hier. «C'est non, a-t-elle lancé. Je n'ai pas l'intention de donner une entrevue sur le hockey.» Son attaché de presse, Jean-Pascal Bernier, a martelé que le gouvernement «est satisfait parce que les nouvelles sanctions vont permettre d'enrayer la violence. Ça respecte l'objectif qu'on avait.»

Avec Catherine Handfield