Le témoignage de la présumée victime ne tenant pas la route en raison de la présence de nombreuses contradictions et impossibilités, le tribunal a acquitté hier, un policier à la retraite de Gatineau des quatre accusations portées contre lui.

Le témoignage de la présumée victime ne tenant pas la route en raison de la présence de nombreuses contradictions et impossibilités, le tribunal a acquitté hier, un policier à la retraite de Gatineau des quatre accusations portées contre lui.

"Mon client est satisfait et moi aussi. C'est clair que la juge a cru la version de mon client, ce qui était très important pour lui parce qu'il ne voulait pas juste être acquitté, il voulait qu'on le croie", a dit Me Michel Swanston à la sortie de la salle d'audience.

L'ex-policier qui a travaillé pendant 26 ans principalement au sein de la police de l'ancienne ville de Hull, n'a pu retenir ses larmes dès le moment où il a compris, avant même que la juge termine la lecture du jugement, que le tribunal était pour l'acquitter.

Dans une décision de 10 pages qui survient après un procès de quatre jours, la juge Millar ne retient aucune des allégations de la soeur de l'accusé, qui soutenait avoir été victime d'inceste, de sodomie et d'attentats à la pudeur de la part de son frère aîné.

Les présumées agressions remontaient, selon la victime, à une quarantaine d'années alors qu'elle avait entre 11 et 20 ans et son frère trois années de plus qu'elle.

Mais, en raison de la présence de contradictions et d'imprécisions dans le témoignage de la victime, la juge Millar a donné foi à celui de l'accusé qui a nié avoir eu des relations sexuelles avec sa soeur, avouant cependant s'être livré à six ou sept reprises à des attouchements aux seins de sa soeur alors que lui et la victime étaient d'âge mineur, accusations pour lesquelles l'accusé pourrait devoir se présenter devant un juge de la chambre de la Jeunesse.

La victime situait notamment plusieurs des agressions (jusqu'à 200) les lundis, alors que son frère la gardait pendant que sa mère jouait au bingo ou encore suivait des cours de fabrication de chapeaux. Or, la défense a démontré, à la satisfaction du tribunal, que l'ex-policier était alors en internat au collège St-Alexandre, une institution privée.

Contexte difficile

En quittant la salle, le policier n'a pu s'empêcher de dire quelques mots à sa soeur assise dans la dernière rangée en compagnie de deux autres personnes.

La présumée victime a indiqué que son frère lui avait dit "tu vas payer pour ça un jour", ce qui, selon elle, constitue une menace, opinion que ne partage évidemment pas l'avocat du policier.

"Il faut replacer le tout dans son contexte. Mon client est apaisé, atterré mais aussi en colère qu'il ait dû passer à travers un long calvaire", a indiqué Me Swanston qui parle d'accusations sérieuses qui se sont avérées sans fondement.

Les paroles de son client, si elles ont été prononcées comme le soutient sa soeur, ne constituent pas une menace puisque son client a toujours la possibilité de s'adresser à une cour civile pour demander réparation.

"Avec ce qu'il vient de me dire, je sais qu'il est coupable. Je ne changerai pas d'avis", a précisé la présumée victime qui dit être dans le noir complet quant à la punition, si punition il y aura, relativement aux attouchements pour lesquels son frère a avoué sa culpabilité.

rbouchard@ledroit.com