Avec la campagne électorale fédérale, l'attention va se détourner des affaires municipales. Cela ne veut pas dire qu'il ne se passe rien à Gatineau ou que les municipalités ne s'inviteront pas dans la campagne. N'oublions pas que le municipal est le premier niveau de la vie démocratique et que les défis budgétaires des villes sont inversement proportionnels à leur capacité de générer des revenus.

Avec la campagne électorale fédérale, l'attention va se détourner des affaires municipales. Cela ne veut pas dire qu'il ne se passe rien à Gatineau ou que les municipalités ne s'inviteront pas dans la campagne. N'oublions pas que le municipal est le premier niveau de la vie démocratique et que les défis budgétaires des villes sont inversement proportionnels à leur capacité de générer des revenus.

Après les élections, on aura amplement le temps de se concentrer sur la préparation du budget 2009, qui risque de faire bien des malheureux.

Même si les villes n'ont pu obtenir que leur soit alloué un point de la réduction de la TPS, plusieurs initiatives leur ont été favorables autour du programme Chantiers Canada pour les infrastructures, dont le Fonds de la taxe sur l'essence, maintenant permanent, et le remboursement de la TPS qui passe de 57 à 100 %.

Pour une ville comme Gatineau, le premier représente 37 millions $ pour la période de 2006 à 2009 et 74 millions $ de 2010 à 2014.

Quant à la TPS, c'est 3 millions $ de plus qui retourneront dans les coffres de la ville sur des remboursements de TPS de 7,3 millions $.

Si les besoins d'investissements dans les infrastructures de nos villes sont immenses, il faut bien partir de quelque part. Et ce n'est pas parce que les municipalités sont des créatures de provinces qu'elles ne peuvent pas profiter de la manne fédérale. En accord avec les provinces, bien sûr.

Gatineau, ville « smatte »

Sans que cela ne soit passé complètement inaperçu, Gatineau s'est retrouvée avec Ottawa, Victoria et Calgary en tête de liste du palmarès de la revue Maclean's des villes les plus "intelligentes" au Canada. On peut bien chialer contre tout ce qui ne va pas dans la métropole de l'Outaouais, elle n'en demeure pas moins une agglomération où les perspectives d'améliorer son sort sont parmi les meilleures au pays.

Il n'est pas facile de juger objectivement de ces palmarès auxquels on peut faire dire à peu près n'importe quoi. Pas facile non plus de

définir ce que l'on entend par le concept de "smart city " ou "ville intelligente" ! Pour ce faire, la revue Maclean's s'est associée au Conseil canadien sur l'apprentissage, un organisme présidé par... un Gatinois, Robert Giroux, pour informer sur les meilleures approches à l'apprentissage, tant pour les individus que pour les spécialistes, les employeurs et les politiciens.

C'est quoi, au juste, une "ville intelligente" ? C'est une ville qui offre un environnement propice à l'apprentissage tout au long de la vie, ce qui se traduit par de meilleurs salaires, de meilleures perspectives d'emploi, une meilleure santé et une vie plus intéressante. C'est une ville de culture et de solidarité. Lorsqu'on demande à des experts de décrire la ville intelligente, ils mentionnent une université, des institutions gouvernementales, des centres de recherche, des opportunités d'affaires, un bénévolat actif, des événements culturels, une vie sociale, des musées, des galeries d'art, une ville "riche de sa culture".

Vous allez dire que je charrie pas mal en accolant ces actifs à Gatineau. Pensez-y bien et on n'est pas si loin du compte et que cela ne nous nuit pas de faire partie de la région de la capitale nationale ! Je dois vous avouer qu'avec un taux de décrochage élevé et un système de santé bancal, j'arrive mal à classer Gatineau parmi les villes les plus "intelligentes" au pays.

Pourtant Gatineau offre un environnement très avantageux sur les 25 mesures retenues pour développer l'Indice composite de l'apprentissage. Ces indicateurs portent sur quatre grands secteurs d'activité : "apprendre à savoir, à faire, à vivre ensemble et à être". C'est sur ce dernier pilier que Gatineau obtient de fort bons résultats. "Apprendre à être" consiste à développer les aspects intellectuels, physiques et spirituels de la personne. Cela s'acquiert, entre autres, par la lecture, l'utilisation d'Internet, les sports et les arts.

Gatineau se classe assez avantageusement sur ces indicateurs, ce qui ne devrait pas étonner quand on considère qu'elle bénéficie des nombreux avantages à faire partie d'une capitale nationale. On peut bien prendre ce palmarès avec un grain de sel et arguer qu'on n'est pas si bon que cela. On peut bien mettre dans la balance nos nids-de-poule, les "matières résiduelles" qu'on expédie à 200 km ou la rue qu'on "dépave", il faut reconnaître, sans tomber dans le jovialisme, que Gatineau offre une foule d'avantages indéniables qui feraient l'envie de bien des agglomérations au pays. Bien sûr, cela ne fait pas toujours la manchette, mais il est bon de s'en rappeler et de s'en consoler lorsque l'on se compare. C'est moins sexy comme nouvelle, mais ça fait quand même du bien de réaliser qu'on n'est pas si pires qu'on ne le croit. Ou qu'on nous a appris à le croire...