La famille de Fredy Villanueva s'est réunie hier soir au parc Henri-Bourassa, là où le jeune homme de 18 ans a été abattu par un policier, le 9 août dernier. Un mois jour pour jour après les événements, la douleur est toujours aussi vive pour la famille.

Les larmes aux yeux, Lilian Villanueva caressait une photo de son fils épinglée à l'arbre à côté duquel l'intervention policière fatale est survenue. Les soeurs et le frère de la victime ont allumé des chandelles colorées et les ont déposées près des gerbes de fleurs artificielles.

«C'est un moment difficile pour la famille, a dit le porte-parole de la famille, Victor Henriquez. Ils essaient de reprendre leur vie en main. Ils savent qu'ils ne pourront le faire que s'ils restent unis.»

En tout, une cinquantaine de proches et de résidants du quartier sont venus commémorer la mort du jeune homme.

Le frère de la victime, Dany Villanueva, consolait sa mère et ses soeurs. Plusieurs amis de Fredy Villanueva étaient présents, dont Denis Méas, qui a été atteint d'un projectile à l'épaule le 9 août.

Après un moment de recueillement, des choristes de l'organisme Culture-X ont offert quelques chansons, dont une version rap de Quand les hommes vivront d'amour. «Un mois après les événements, on a pris conscience de certains besoins à Montréal-Nord et on y travaille activement», a dit Jéthro Auguste, directeur de Culture-X.

L'enquête se poursuit

La Sûreté du Québec est à mi-chemin de l'échéance de huit à dix semaines qu'elle s'est fixée pour mener son enquête sur les agissements de la police de Montréal dans cette affaire. Le coroner Paul Dionne, qui recevra une copie du rapport en même temps que le procureur de la Couronne, a confirmé qu'il n'avait toujours rien reçu. Jusqu'à présent, aucune accusation liée à cette histoire n'a été portée contre Dany Villanueva, qui avait résisté à son arrestation le 9 août.

Par ailleurs, le président de la Fraternité des policiers de Montréal, Yves Francoeur, a admis sur les ondes de TVA qu'il avait «peur» que des accusations soient portées contre l'agent qui a ouvert le feu sur Fredy Villanueva. Selon le directeur des communications de la Fraternité, Martin Viau, le syndicat n'a aucune information privilégiée sur l'enquête en cours.