Le ministre du Commerce international, Michael Fortier, démissionnera de son poste de sénateur dès aujourd'hui, une fois que le premier ministre Stephen Harper aura rendu visite à la gouverneure générale, Michaëlle Jean, pour lui demander de convoquer les Canadiens aux urnes le 14 octobre.

Après avoir été nommé ministre, en 2006, M. Fortier avait promis de quitter ses fonctions au Sénat lorsque des élections seraient déclenchées et de se porter candidat. Il a choisi de briguer les suffrages dans la circonscription de Vaudreuil-Soulanges.

M. Fortier a confirmé à La Presse hier qu'il remettra sa lettre au greffier du Sénat à la première heure demain mais que sa démission entrera en vigueur dès aujourd'hui: «Ma lettre de démission est prête depuis longtemps. Je tiens parole. Je sais qu'il y a beaucoup de cynisme. J'ai dit que j'allais démissionner du Sénat. Certains pensaient que j'allais attendre de voir les résultats des élections pour le faire. Mais ils ont fait erreur.»

Stephen Harper avait nommé M. Fortier au Sénat en février 2006 et lui avait confié le ministère des Travaux publics que la grande région de Montréal ait un représentant au Cabinet. Le Parti conservateur avait réussi à faire élire 10 députés au scrutin de 2006 mais n'avait récolté aucun siège dans la métropole.

En juin, M. Fortier a été muté au ministère du Commerce international à la suite d'un petit remaniement rendu nécessaire par la démission du ministre des Affaires étrangères, Maxime Bernier.

Une circonscription difficile à ravir

La bataille s'annonce corsée pour M. Fortier dans Vaudreuil-Soulanges. Il fera face à la députée bloquiste Meili Faille, qui est en poste depuis juin 2004.

En 2006, Mme Faille avait réussi à faire mordre la poussière à un candidat libéral bien connu, l'ancien astronaute Marc Garneau. Ce dernier tente à nouveau sa chance sous la bannière libérale, mais cette fois dans la circonscription de Westmount-Ville-Marie.

M. Fortier pourrait être victime de la division du vote fédéraliste entre la candidate libérale Brigitte Legault et lui. C'est d'ailleurs ce qui avait permis à Mme Faille d'arracher la circonscription au libéral Nick Discepola, en 2004, et de résister à la montée de Marc Garneau en 2006.

En entrevue, hier, le ministre a dit qu'il avait bon espoir de convaincre les électeurs d'élire un député conservateur. «Il y a de bonnes candidates en lice. Mais je suis dans la circonscription depuis deux ans. J'ai fait beaucoup d'activités et je sens que les gens veulent du changement. Il y a beaucoup de fédéralistes dans la région. C'est la seule circonscription qui a voté non aux deux référendums sur la souveraineté et qui a dit oui à l'accord de Charlottetown. Beaucoup de libéraux vont voter pour moi parce qu'ils font confiance à M. Harper et qu'ils réalisent qu'un vote pour Stéphane Dion, c'est en fait un vote pour Gilles Duceppe», a dit M. Fortier.

Par ailleurs, Mme Legault recevra un coup de main de l'ancien premier ministre Paul Martin, qui participera à un cocktail de financement le 18 septembre. La Presse a écrit erronément hier que cette collecte de fonds avait eu lieu vendredi soir.