Contre toute attente, les mathématiques arrivent à égalité avec l'éducation physique quand on demande aux élèves québécois du secondaire d'identifier leur matière préférée: 23,1% des jeunes interviewés préfèrent cette matière, et 23%, l'éducation physique.

C'est cependant le jeu des moyennes garçons/filles qui fait pencher la balance, puisque plus du tiers (34%) des garçons ont dit préférer l'éducation physique et 28% des filles, les arts.

Si les jeunes sondés disent aimer les mathématiques, les autres sciences (physique, biologie, chimie et écologie) ont nettement moins la cote. Seulement 7,7% des élèves ont choisi cette réponse.

Les langues étrangères? Très peu appréciées: cette matière n'est la préférée que de 5,3% des répondants, ce qui en fait la moins populaire de toutes.

Clermont Gauthier, professeur à la faculté d'éducation de l'Université Laval, s'étonne quand il met en parallèle cette donnée sur la faveur accordée aux mathématiques et cette autre donnée, voulant que 57% des répondants disent faire moins d'une heure de devoirs (toutes matières confondues) par soir. «Même quand on est doué en mathématiques, cette matière demande de l'entraînement. Les jeunes ont beau dire qu'ils aiment les mathématiques, la vraie question, c'est de savoir s'ils sont bons dans cette matière.»

Les résultats du Programme international pour le suivi des acquis des élèves (PISA), publiés en 2007, sont en tout cas vraiment très encourageants, dit pour sa part André Caron, président de la Fédération des commissions scolaires du Québec.

En avril et mai 2006, 57 pays de l'OCDE ont pris part à des épreuves identiques, en des examens de deux heures. Au Québec, 3695 élèves de 59 écoles ont participé à l'exercice.

Les résultats? Le Québec s'est classé au cinquième rang en mathématiques par rapport aux autres pays.

«Il va falloir arrêter de dire que l'école est pourrie, lance André Caron, président de la Fédération des commissions scolaires du Québec. Il n'est pas possible que l'on se classe si bien et que l'on ait tout faux.»

Puisque ces tests PISA sont administrés aux jeunes de 15 ans, ils évacuent une bonne partie de la réalité, fait cependant observer Jean-Pierre Proulx, professeur à la faculté des sciences de l'éducation à l'Université de Montréal. Ils ne rendent pas compte, notamment, des très hauts taux de décrochage et de raccrochage scolaires, dit-il.

Les dernières données du ministère de l'Éducation révèlent en effet que seulement six élèves sur dix obtiennent leur diplôme d'études secondaires dans les temps, en cinq ans. Au bout de sept ans, ils seront 72% à l'avoir finalement décroché.

«Plus de 80% finissent par avoir leur diplôme à 25 ans, mais l'éducation aux adultes, ça a son coût social, relève M. Proulx. Même s'ils décrochent entre-temps de petits boulots, les jeunes ne sont pas aussi productifs qu'ils pourraient l'être s'ils achevaient plus rapidement leurs études.»

Quelle est ta matière préférée?

23,1%: Maths

9,4%: Francais

7,7%: Sciences (physique, biologie, chimie, écologie)

5,3%: Langues étrangères (anglais, autres langues)

20,4%: Arts (musique, arts plastiques, théâtre, art dramatique)

8,3%: Sciences humaines (histoire, économie, géographie)

23%: Éducation physique

0,1%: Aucune

2,5%: Autres

0,2%: Ne sait pas/ ne répond pas