Traité de «goon» par Mario Dumont, le vétéran libéral Yvon Vallières se rendra rencontrer les députés adéquistes pour expliquer ce qui l'incite à briguer la présidence de l'Assemblée nationale.

M. Vallières, élu depuis 1973 dans Richmond, s'est entretenu hier avec le chef adéquiste qui a accepté que le libéral aille rencontrer son caucus dans les prochains jours, une démarche pour le moins inusitée.

«Je voulais d'abord m'assurer qu'il n'y avait pas de problème à ce que j'appelle ses collègues pour solliciter leur confiance, il a accepté qu'il y ait une rencontre», d'expliquer hier M. Vallières.

Il a fait la même démarche auprès de Pauline Marois qui l'a autorisé à prendre contact avec les élus péquistes, «mais pour les péquistes c'est différent, pour la plupart je les connais depuis longtemps», a précisé M. Vallières.

Mario Dumont avait un peu surpris les observateurs il y a deux semaines en qualifiant de «goon», de matamore, le chétif député libéral de Richmond. Affable, le député Vallières ne s'est jamais démarqué par des attaques très partisanes. M. Dumont en remettait cette semaine en soutenant que M. Vallières avait «une revue de presse» qui le disqualifiait pour le poste de président qui nécessite de rester au-dessus de la mêlée en Chambre.

Le chef adéquiste est surtout irrité que le choix d'Yvon Vallières ait été annoncé comme une chose réglée à l'issue d'un caucus libéral sans que le premier ministre Charest n'ait, au préalable, passé un coup de fil aux deux partis d'opposition.

«Goon... je ne veux pas commenter ça. On est en politique et il faut s'attendre à tout... Moi je veux avoir l'occasion d'expliquer aux gens que cela fait plus de 30 ans que je suis en politique, j'ai toujours cultivé les bonnes relations avec mes collègues, dans le respect des gens, je n'irais pas à la présidence pour faucher la réputation que je me suis faite...» a-t-il expliqué.

À leur retour au travail, à la mi-octobre, les députés auront à choisir celui d'entre eux qui présidera l'Assemblée, une décision rendue nécessaire par la démission de Michel Bissonnet, député libéral de Jeanne-Mance. L'élection se fait à la majorité des voix.