Bien que l'opération policière ait été «largement improvisée», le Service de police de la Ville de Montréal récolte une «excellente note globale» pour son intervention lors de la fusillade de Dawson.

«Trois individus ont fait la différence», a indiqué le coroner Ramsay. Ce sont les policiers Alain Ibrahim Diallo, Marco Barcarolo et Denis Côté. Diallo est le premier policier arrivé sur place, appelé pour une histoire de stupéfiants qui n'avait rien à voir avec la fusillade.

«C'est l'agent Diallo qui a fait en sorte que la suite de l'événement ne devienne pas un autre Polytechnique», a souligné le coroner. Diallo a rempli les deux premiers objectifs enseignés aux policiers confrontés à un tireur de masse: isoler le tireur, puis l'«engager». Ce terme policier signifie détourner l'attention du tireur de la foule vers le policier. Les agents Barcarolo et Côté ont aussi affronté le tireur, au péril de leur vie. Denis Côté a atteint Gill à un coude, peu avant que ce dernier ne se suicide (voir graphique en page A3).

Des lacunes ont toutefois été soulevées sur le déploiement des policiers. La grande majorité des policiers se sont massés à une seule entrée, connaissant mal l'institution, plutôt que «d'inonder l'endroit et pénétrer par toutes les entrées», a critiqué le coroner.

Plus de policiers au SPVM devraient avoir accès à des armes longues qui permettent d'atteindre des cibles éloignées, a aussi dit le coroner. Avec son arme de poing, l'agent Barcarolo n'a pas réussi à atteindre Gill à 25 mètres de distance. Le 911 a aussi mis du temps à transmettre l'appel du passant qui a vu l'arme de Gill avant que celui-ci n'entre dans le collège. «Dawson nous a montré les limites du système 911», a dit le coroner. D'ici le mois prochain, l'intégration du système 911 avec le service de communication opérationnel du SPVM sera complétée pour pallier ces limites.

Le chef du SPVM, Yvan Delorme, a assuré, hier, que la formation des policiers s'est améliorée.