Une fusillade comme celle du collège Dawson «ne peut être entièrement prévenue».

Deux ans après la tragédie qui a fait deux morts - dont le tireur - et 16 blessés au collège Dawson, le coroner Jacques Ramsay en arrive à ce constat. Même s'il y a une part d'imprévisible, plusieurs institutions publiques peuvent toutefois faire mieux pour prévenir une nouvelle tragédie, indique-t-il dans un rapport d'enquête détaillé de 25 pages.

Le coroner a émis une série de recommandations aux contrôleurs des armes à feu au Québec et au Canada, au ministère fédéral de la Sécurité publique, au Service de police de Montréal (SPVM) et aux institutions d'enseignement.

Le type de carabine d'allure militaire avec laquelle le tueur de 25 ans a tiré 72 coups en très peu de temps devrait être prohibé, a-t-il indiqué. La volonté du législateur qui a créé le Règlement désignant des armes à feu de 1995 allait en ce sens. Le hic: des fabricants d'armes ont modifié leur carabine pour la rendre légale (le chargeur est aujourd'hui placé derrière la détente).

Le coroner estime que le bilan des morts aurait pu être beaucoup plus lourd, compte tenu de l'armement dont disposait Gill le 13 septembre 2006. L'élève Anastasia De ousa a reçu 10 décharges d'arme à feu, dont la première semble avoir été mortelle. Toutes les écoles et les établissements de santé du Québec devraient se doter d'un plan d'urgence en cas de tireur actif, comme l'a fait Dawson après la tragédie, recommande le coroner.

De plus, les chercheurs dans les établissements de santé devraient avoir accès au registre des armes à feu, en préservant la confidentialité des renseignements personnels, a-t-il plaidé. Dans le cas de Kimveer Gill, le CLSC où il avait consulté pour une dépression aurait pu savoir que le jeune homme venait de se procurer plusieurs armes à feu en l'espace de quelques mois et des centaines de munitions.

La Coalition pour le contrôle des armes à feu, créée après la tuerie de Polytechnique en 1989, a qualifié le rapport de «très important et qui tombe à point à la veille d'élections» fédérales. De son côté le ministre de la Sécurité publique, Jacques Dupuis, a rappelé que son gouvernement avait créé la «loi Anastasia». Cette loi, entrée en vigueur le 1er septembre, interdit la possession de toute arme à feu sur les terrains et dans les établissements d'enseignement, ainsi que dans les transports publics ou d'écoliers, en plus de resserrer les règles administratives pour obtenir un permis d'arme à feu.

Avec La Presse Canadienne