Les vacances estivales n'ont pas fait fléchir le maire de Saguenay, Jean Tremblay, qui a trouvé un nouvel argument en faveur du maintien de la prière à l'hôtel de ville.

Le maire est connu dans tout le Québec pour sa détermination à vouloir réciter une prière, à l'encontre d'un avis de la Commission des droits de la personne et d'une décision d'un tribunal rendue contre Ville de Laval.

Avant de débuter la séance du conseil municipal de lundi soir, M. Tremblay a avisé les membres de l'assemblée qu'il allait réciter une nouvelle prière, différente de celle utilisée par le passé.

"Oui, c'est vrai, je l'ai modifiée, a-t-il commenté mardi. Je prépare ma défense et ce n'est pas pour perdre. En lisant de la jurisprudence, j'ai découvert un jugement rendu en Ontario et ce jugement faisait état d'une formulation acceptée qui avait passé l'épreuve des tribunaux. Elle est même plus belle que la mienne."

Jean Tremblay a ajouté qu'il a demandé aux conseillers de rester assis, mais que les 19 élus sans exception se sont levés d'un trait. "Ils sont aussi déterminés que moi", a-t-il assuré.

Le maire peaufine actuellement sa stratégie afin de faire face à une poursuite de 100 000 $ pour avoir récité la prière à l'hôtel de ville, entre les années 2006 et 2007. Jean Tremblay devra se présenter prochainement devant le Tribunal des droits de la personne, à la suite d'une démarche judiciaire amorcée conjointement par le citoyen Alain Simoneau et le Mouvement laïc québécois. Aucune date n'a encore été fixée.

La nouvelle prière est d'une durée identique à la précédente, soit environ une vingtaine de secondes. M. Tremblay n'était pas en mesure de préciser, mardi, quel tribunal ontarien avait donné son aval à cette forme de prière.

La Commission des droits de la personne s'est prononcée contre la récitation d'une prière en début d'assemblée du conseil municipal de Ville de Saguenay.

Selon elle, cette récitation contrevient à l'obligation de neutralité des pouvoirs publics. La Commission souligne qu'il y a une jurisprudence claire du Tribunal des droits de la personne dans le dossier de Ville de Laval.

Le maire de Saguenay a déjà indiqué qu'il se défendra jusqu'au bout même s'il doit utiliser les fonds publics. Il a réaffirmé que ses convictions religieuses sont plus importantes que sa carrière politique.

"C'est dans ma nature, a-t-il affirmé. Je suis têtu mais pas sans raison. C'est ce que j'ai de plus important. Je suis catholique et je crois en Dieu. Je ne plierai pas là-dessus même si on me dit que ça pourrait nuire à mes fonctions. Je ne suis pas un illuminé qui lit son chapelet à haute voix. Ça ne crée pas de malaise et je ne veux convertir personne. Je ne dérange personne avec une prière de 21 secondes une fois par mois."