Parfois les déclarations de nos élus dépassent leur pensée. Parfois elles sont en plein dedans. Mardi, au comité plénier, la conseillère Denise Laferrière a fait les deux en même temps, un peu comme elle l'avait fait l'an dernier en disant de l'UQO qu'elle n'était pas une "vraie université". La conseillère du district de Hull a prévenu ses collègues qu'en s'engageant dans l'élaboration d'une politique de développement social, Gatineau "va mettre le doigt dans le tordeur". Positivement, faut s'entendre !

Parfois les déclarations de nos élus dépassent leur pensée. Parfois elles sont en plein dedans. Mardi, au comité plénier, la conseillère Denise Laferrière a fait les deux en même temps, un peu comme elle l'avait fait l'an dernier en disant de l'UQO qu'elle n'était pas une "vraie université". La conseillère du district de Hull a prévenu ses collègues qu'en s'engageant dans l'élaboration d'une politique de développement social, Gatineau "va mettre le doigt dans le tordeur". Positivement, faut s'entendre !

Il faut bien comprendre que Denise Laferrière appuie d'emblée la démarche présentée au comité plénier par le directeur du module Culture et Loisirs, Louis-Paul Guindon, et par sa collègue Agathe Lalande, chef de division qualité de vie et développement communautaire. Ce qu'elle voulait dire, c'est que Gatineau ne peut plus reculer et qu'elle doit à la fois se donner les moyens et exprimer une volonté politique claire dans la mise en place d'une politique de développement social. Pour ce faire, il faut franchir des étapes qui vont mener inexorablement la ville vers l'adoption d'une politique de développement social (tel qu'évoqué dans la loi de 2002 sur les cités et villes) et il faut être prêt à en assumer les responsabilités et les coûts. Mais jusqu'où ?

Le tordeur est donc en marche, on a le doigt dedans et le prochain budget devra en faire état à hauteur d'environ 261 000 $. Avant de crier que la ville prend un tournant social, on doit convenir que ce n'est pas d'hier que Gatineau, comme bien d'autres collectivités, doit se préoccuper de ses citoyens en crise ou aux prises avec des problèmes passagers qui les empêchent de participer à la vie de la collectivité.

Le principe de base d'une politique de développement social, c'est qu'elle est "indissociable de son développement économique, culturel ou environnemental." Elle vise à inclure tous les citoyens. Ce n'est pas parce qu'on n'a pas un bungalow avec une piscine en arrière, deux autos dans l'entrée, de belles fleurs sur le parterre et un arbre de cinq centimètres de diamètre sur la pelouse qu'on est moins Gatinois à part entière.

C'est ce qu'ont fait les conseillers au comité plénier de mardi en approuvant l'élaboration d'une politique de développement social qui inclura un plan d'action, un budget et une sorte de coffre à outils pour baliser l'intervention de la ville. C'est la Commission Gatineau, Ville en santé qui pilotera le dossier et le financement de cette démarche devra être approuvé lors de la préparation du budget.

Comprenons-nous bien ! Il ne doit pas être question que la Ville se substitue aux gouvernements supérieurs, à l'agence des services sociaux, à Centraide ou à d'autres organismes qui offrent du financement et des services. La Ville en fait déjà de plusieurs façons et il importe d'y mettre de l'ordre. Elle le fait en exemptions de taxes, en divers services et même en multiples contributions à la pièce. Hier le comité exécutif en a approuvé pour 8 750 $. En un an, ça se chiffre à un demi-million $ à coup de 50 $ et de 100 $ pour des bingos, des brunchs, des marches et des radiothons.

Il est donc important que les groupes d'intérêt s'impliquent dans l'élaboration d'une telle politique sans s'attendre à décrocher la lune. On sait déjà que le sang va couler sur le plancher lors de la préparation du prochain budget. On se doute également qu'il faudra faire des entourloupettes pour limiter les hausses de l'impôt foncier autour de 5 %. Et j'espère me tromper !

Les organismes qui pensent qu'ils vont trouver une nouvelle source de financement à la Ville devront se raviser. Par contre, il est important que l'on fasse le ménage dans les modes d'intervention de Gatineau, qu'on encadre le tout et que les citoyens et organismes sachent à quelle porte frapper pour obtenir tel ou tel type d'aide. Il est important aussi que tout le monde sache quel est l'état de la situation un peu comme le fait la Fondation communautaire d'Ottawa avec ses Signes vitaux.

Avec le doigt dans le tordeur, Gatineau ne doit pas se substituer à d'autres intervenants et y laisser le bras et l'épaule.

La fin du monde

Autre signe que la fin du monde approche. Le conseiller du district des Riverains Denis Tassé doit composer avec une pétition de citoyens qui souhaitent que la Ville ne déneige pas leur trottoir. Et il est d'accord. Franchement, après l'hiver qu'on a connu, je ne l'aurais jamais vu venir. Imaginez le maire Marc Bureau qui réalise soudainement que des citoyens ne veulent pas que l'on déneige un trottoir sur deux parce que le passage des chenillettes brise les pelouses. C'est le "bout du bout". Sur quoi va-t-il bâtir sa prochaine plateforme électorale ? Les 150 000 arbres sont plantés ; les gens ne veulent plus qu'on déneige leur trottoir. On fait quoi maintenant ?

Imaginons un référendum dans chaque rue afin de savoir si on veut que la Ville déneige le trottoir. Imaginons que la moitié des citoyens d'une rue sur deux ne veulent pas qu'on déneige leur trottoir. Pas étonnant que certains politiciens croient que les villes sont ingouvernables.