Une cour d'appel canadienne a confirmé jeudi la validité d'une disposition interdisant les manifestations à proximité des cliniques pratiquant l'avortement dans la province de Colombie-Britannique (ouest).

Le tribunal a rejeté les arguments de deux militants anti-avortement, Gordon Watson et Donald Spratt, pour qui l'existence de telles zones entravait leur liberté d'expression, garantie par la Charte canadienne des droits et libertés.

Dans un jugement unanime, les trois juges de la Cour d'appel de Colombie-Britannique ont estimé que la liberté de manifester était limitée par la nécessité de protéger les femmes vulnérables dans les zones entourant les cliniques.

En 2000, les deux militants religieux avaient été jugés coupables d'avoir enfreint la loi sur les services d'avortement pour avoir manifesté à l'entrée d'un centre médical de Vancouver.

Les deux hommes avaient arboré des panneaux proclamant: «l'avortement est un meurtre» et «Les personnes qui ne sont pas nées ont le droit de vivre».

Ils n'ont pas indiqué dans l'immédiat s'ils comptaient se pourvoir devant la Cour Suprême du Canada, le plus haut tribunal du pays.

«Le jugement de jeudi protège le droit à l'accès aux soins de santé, parce que l'avortement est un service médical légal», a déclaré à l'AFP Joyce Arthur, porte-parole du Pro-choice Action Network, une association en faveur de l'interruption volontaire de grossesse (IVG).

Une loi votée en 1995 en Colombie-Britannique crée un périmètre de 50 mètres autour des cliniques, à l'intérieur duquel toute manifestation anti-avortement est proscrite. La Colombie-Britannique est la seule province qui dispose d'une telle mesure.

L'arrêt de la Cour d'appel devrait «encourager les autres provinces à voter en faveur de telles zones», a estimé Mme Arthur.

Selon l'Institut canadien de la statistique, près de 100 000 avortements sont pratiqués au Canada chaque année.