Le directeur du Service de police de la ville de Montréal, Yvan Delorme, a exprimé sa fierté envers ses policiers, jeudi, à la suite de la publication du rapport du coroner Jacques Ramsay sur la tuerie du Collège Dawson.

Dans son rapport, le coroner Ramsay accorde «une excellente note globale» au SPVM, soulignant en particulier le courage de trois policiers qui ont risqué leur vie pour sauver des étudiants et empêcher que cette fusillade, qui a fait deux morts et 16 blessés, ne fasse davantage de victimes.

En entrevue, le directeur Delorme s'est dit très fier de ses policiers. «C'est la fierté. Il y a eu un beau message qui a été transporté par le coroner aujourd'hui sur l'efficacité et sur le courage des policiers qui se sont rendus sur les lieux», a-t-il commenté.

Le coroner relève d'ailleurs la rapidité d'intervention des policiers, qui se calcule cette fois en secondes et en quelques minutes, alors que la lenteur des policiers à intervenir cet été lors de l'émeute à Montréal-Nord et lors de la tuerie de Polytechnique en 1989 avait justement été déplorée.

M. Delorme a souligné que le corps de police avait fait sa propre analyse de son intervention à Dawson, comme il fait après tout événement majeur, et qu'il avait déjà tiré des leçons. Ainsi, il s'est notamment rapproché des collèges, universités et écoles. De tels liens peuvent permettre aux policiers de mieux se diriger dans les locaux d'une institution, par exemple, lorsqu'ils doivent y intervenir en cas d'urgence.

Après avoir exprimé sa fierté envers ses policiers, le directeur Delorme a aussi eu un mot de sympathie et d'encouragement pour les familles des victimes, qui se trouvent à revivre ce pénible événement à cause de la publication du rapport.

De son côté, la Coalition pour le contrôle des armes à feu s'est montrée satisfaite du rapport du coroner Ramsay.

Jointe au téléphone, la présidente de la coalition, Wendy Cukier, a qualifié le rapport de «très important et qui tombe à point à la veille d'élections» fédérales.

Elle a rappelé que le coroner lui-même déplorait le fait qu'une des armes utilisées par le tueur Kimveer Gill devait être interdite par la loi, en 1995, et qu'elle avait ensuite été modifiée pour ne plus être bannie.

Mme Cukier s'est également félicitée du fait que le coroner se soit attardé aux «facteurs de risques» de violence et de suicide que sont le fait d'être isolé, renfermé, dépressif, sans emploi et d'avoir des échanges sur Internet teintés de messages violents.

«Ses recommandations sont solides», a finalement conclu Mme Cukier.

La Coalition pour le contrôle des armes à feu est justement née après la tuerie de Polytechnique, le 6 décembre 1989.

Le ministre de la Sécurité publique, Jacques Dupuis, n'a pas réagi directement au rapport du coroner, mais a rappelé que Québec avait déjà décrété une mesure administrative complémentaire à la loi baptisée Anastasia, sur le contrôle des armes à feu.

Ainsi, dorénavant, un individu qui désire faire une demande de permis de port d'arme devra se rendre au poste de police, non pas seulement remplir un formulaire. Il aura l'obligation de rencontrer un policier qui jugera s'il peut déposer sa demande au contrôleur des armes à feu, l'institution administrant l'émission des permis.

Le ministre fait le pari que les policiers pourront alors détecter des individus potentiellement dangereux lors de cette rencontre.

Cette nouvelle mesure entrera en vigueur ce mois-ci, a-t-on précisé au cabinet du ministre Dupuis.

La Loi Anastasia interdit la possession de toute arme à feu sur les terrains et dans les établissements d'enseignement, ainsi que dans les transports publics ou d'écoliers.

Lorsqu'il avait dévoilé son projet de loi Anastasia, le gouvernement avait également annoncé qu'il accroissait les fonds alloués à la cybersurveillance, puisque Kimveer Gill écrivait un blogue où il exprimait son agressivité et se montrait en photo avec ses armes à feu pointées.