La conductrice du véhicule qui aurait happé mortellement une adolescente de 14 ans samedi est doublement dans le pétrin. Non seulement sera-t-elle jugée en fonction des nouvelles dispositions plus sévères du Code criminel, mais la jeune femme a également déjà un dossier de conduite avec facultés affaiblies.

Émilie Lejour, 24 ans, a été formellement accusée hier de conduite avec facultés affaiblies ayant causé la mort. Sept autres chefs d'accusation ont été déposés contre elle, dont un de délit de fuite.

Dans la nuit de samedi, la voiture qu'elle conduisait a mortellement happé Karine Chatel, 14 ans, et blessé un homme non loin de Terrebonne. Après l'impact, Lejour a fui les lieux de l'accident pour revenir quelques minutes plus tard.

La jeune mère aurait échoué à l'alcootest, selon les informations fournies par la police.

La Couronne s'est opposée hier à sa mise en liberté, puisque Mme Lejour a déjà une cause de conduite en état d'ébriété en cours.

Elle a été arrêtée le 30 décembre dernier, puis accusée de conduite avec capacités affaiblies, refus de passer l'alcootest, voies de fait contre un agent de la paix et entrave au travail d'un policier. Lejour, qui a plaidé non coupable, doit être jugée pour cette cause en février.

Autre détail qui risque de compliquer la défense : la jeune femme sera parmi les premiers accusés à être jugés selon les nouvelles dispositions du Code criminel. Depuis juillet, le gouvernement conservateur a réduit les moyens de défense pour de telles accusations.

En vertu de ces dispositions contestées devant les plus hauts tribunaux, le seul moyen de défense possible est de démontrer que l'alcootest fonctionnait mal. Émilie Lejour risque la prison à perpétuité.

« Nos sympathies à l'autre famille. C'est dur des deux côtés, ma soeur n'était pas comme ça », a dit le frère de l'accusée sur les ondes de Radio-Canada.

Avec La Presse Canadienne