Le malheur des uns fait le bonheur des autres. Pendant que les vacanciers cherchent des façons de compenser pour le temps pluvieux, les armateurs et Hydro-Québec se réjouissent des conditions actuelles qui sont bonnes pour les affaires.

Ainsi, à moins d'un sursaut imprévu de Dame Nature, les autorités de navigation n'auront pas à imposer de réduction de charge pour les cargos naviguant vers les Grands Lacs, estime Luc Lefebvre, chef des services opérationnels à la Voie maritime du Saint-Laurent.

«Cette année, on est en bien meilleure posture que l'an passé. L'an passé, on se demandait à quel moment on allait frapper des seuils où on devait prendre action.

Cette année, ce n'est pas le cas. Les niveaux sont dans la plage normale.»

L'an dernier, en effet, les faibles niveaux d'eau du fleuve Saint-Laurent et des composantes de la Voie maritime avaient obligé les armateurs à réduire leur tirant d'eau de huit centimètres afin de franchir le lac Saint-Louis.

La restriction n'avait été imposée qu'au début de septembre 2007 mais les autorités avaient vu venir le coup assez rapidement, alors que le niveau du lac Saint-Louis était de 20,99 mètres à ce moment-ci de l'été, comparativement à 21,37 mètres actuellement. Une différence de 38 centimètres peut sembler insignifiante à prime abord mais, pour un bateau chargé, il s'agit d'une marge appréciable.

La situation favorise également le Port de Montréal qui, contrairement à l'an dernier, est en mesure de recevoir sans restriction les navires d'eau profonde avec leur pleine cargaison. Le directeur des communications du port, Jean-Paul Lejeune, a indiqué que le niveau d'eau à Montréal est nettement au-dessus de la normale pour ce temps-ci de l'année et, donc, aucune restriction de charge n'est à prévoir jusqu'à nouvel ordre.

La situation est partiellement attribuable à la pluie qui, sans être constante ou particulièrement intense, est tout de même récurrente. Cependant, les crues importantes attribuables à la fonte des neiges particulièrement abondantes l'hiver dernier ont également eu une influence marquée sur les niveaux d'eau.

C'est ce que rapporte Hydro-Québec, qui bénéficie également de la situation. Une porte-parole de la société d'Etat a expliqué que les pluies n'ont pas été particulièrement abondantes dans les régions où sont situés les réservoirs d'eau

d'Hydro-Québec mais qu'en contrepartie, les crues y ont été plus importantes qu'à l'habitude en raison de la quantité de neige reçue.

Hydro-Québec affirme donc être dans une «position confortable», selon son expression, en ce qui a trait à ses réserves d'eau.

Il faut mentionner que des réserves d'eau abondantes représentent de l'électricité

accumulée en banque pour la société, ce qui accroît sa capacité d'exporter des surplus au-delà de la demande intérieure.