L'un des hommes les plus recherchés d'Italie constitue une menace pour la population canadienne, et il demeurera derrière les barreaux jusqu'à la tenue d'une audience qui déterminera s'il sera expulsé du Canada. C'est la décision qu'a rendue lundi un membre de la Commission canadienne de l'immigration et du statut de réfugié.

Giuseppe Coluccio, un leader présumé de la Mafia, s'est enfui d'Italie en 2005 et a été reconnu coupable, in absentia, sous des accusations reliées à la drogue et aux armes à feu, notamment. Les autorités italiennes le considèrent comme l'un des 30 individus les plus dangereux d'Italie.

S'il est renvoyé en Italie, il est passible de peines allant jusqu'à 16 ans de prison.

L'homme de 41 ans a été arrêté devant un centre commercial de la région de Toronto, jeudi dernier, à l'issue d'une enquête conjointe de la Gendarmerie royale du Canada, de l'Agence des services frontaliers et de la police italienne. Il est détenu depuis.

Au cours de l'examen des motifs de la détention, le commissaire William Willoughby a déclaré à Coluccio, par l'intermédiaire d'un interprète, qu'il croyait que sa libération représenterait un danger pour la population canadienne. Selon lui, Coluccio est impliqué dans le crime organisé, et est à la tête d'une organisation mafieuse. M. Willoughby a aussi dit craindre que Coluccio ne se présente pas à son enquête s'il était libéré.

Heather Pearson, de l'Agence des services frontaliers, a affirmé à l'audience que Coluccio, le fils d'un membre de la Mafia assassiné dans les années 1970, a été reconnu coupable de trafic de stupéfiants en Italie en 1993. Il a purgé 10 ans d'une peine d'emprisonnement de 12 ans.

Quand il a été interpellé à Markham, la semaine dernière, il a été trouvé en possession de faux documents d'identité.

Les avocats de Coluccio ont indiqué ne pas avoir eu le temps d'examiner ce dossier. L'homme comparaîtra à nouveau vendredi pour l'examen des motifs de détention.