Les questions d'accommodements raisonnables les plus complexes et les plus délicates auxquelles doit faire face l'Université de Montréal n'ont aucun lien avec la diversité culturelle ou la commission Bouchard-Taylor. C'est plutôt le sort des étudiants handicapés qui préoccupe l'ombudsman dans son dernier rapport publié au début de l'été.

Quatre des neuf recommandations de l'ombudsman, Marie-Josée Rivest, visent ainsi les services et les «accommodements» proposés à ces étudiants. «Les administrateurs académiques, particulièrement dans les secteurs contingentés, se montrent réticents à mettre en place des mesures qui, selon eux, privilégient cette clientèle», écrit Mme Rivest.

Elle déplore notamment que des étudiants hésitent à demander l'aide dont ils pourraient avoir besoin au Bureau des étudiants handicapés, précisément à cause du nom qu'il porte: «Ils se sentent stigmatisés par cette démarche compte tenu de l'appellation du Bureau. Ce n'est que lorsque la poursuite de leurs études est compromise qu'ils prennent connaissance de l'existence du Bureau ou qu'ils acceptent d'y faire une démarche», note Mme Rivest.

Elle demande à l'Université d'actualiser sa politique relative aux étudiants handicapés. Le vice-rectorat aux affaires académiques a fait des efforts importants, écrit-elle, mais «il importe que l'Université continue de sensibiliser la communauté et se positionne clairement en faveur de l'accessibilité et du respect des droits. (...) Alors que l'Université prend conscience des nouvelles problématiques en matière de handicap, l'ONU est à mettre en place une troisième convention sur les droits de la personne.» L'Université, selon Mme Rivest, devrait s'en inspirer.

Bilan

Le bureau de l'ombudsman a reçu 712 plaintes l'an dernier, une hausse de 77% par rapport à 1998-1999. Les trois quarts ont été formulées par des étudiants, qui proviennent de toutes les facultés, sans exception, et dans des proportions assez semblables au nombre d'inscrits. La faculté des études supérieures et postdoctorales et la faculté des sciences ne sont plus surreprésentées comme elles l'avaient été au cours des années précédentes.

Le plus souvent, les étudiants se plaignent d'avoir été victimes d'une injustice au moment de leur évaluation (30%), du traitement de leur demande d'admission (20%) ou de ne pas avoir reçu de leur professeur un encadrement adéquat.