Plus de 160 ans après que l'expédition de l'explorateur britannique Sir John Franklin eut été avalée par les glaces de l'Arctique, le gouvernement canadien appuie une nouvelle expédition pour tenter de retrouver ses deux navires.

Le ministre de l'Environnement, John Baird, a dévoilé vendredi une contribution fédérale de 75 000 $ à ce projet, dont l'objectif est de trouver les navires HMS Erebus et HMS Terror, qui n'ont pas été revus depuis le milieu des années 1840.

La mission sera dirigée par Robert Grenier, un archéologue subaquatique expérimenté de Parcs Canada, à bord du brise-glace Sir Wilfrid Laurier de la Garde côtière canadienne.

L'expédition de six semaines sera lancée le 18 août. En cas d'échec, deux autres missions de six semaines sont prévues pour les deux étés suivants.

«Je suis sûr que tous les historiens, archéologues et conteurs sont aussi excités que moi», a affirmé M. Baird, avant d'ajouter que cette énigme était digne d'une aventure d'Indiana Jones.

Les deux navires de trois mats comptent parmi les découvertes les plus convoitées en archéologie marine.

Sir John Franklin s'est aventuré dans l'Arctique en 1845, pour cartographier le légendaire passage du Nord-Ouest qui devait mener à l'océan Pacifique. Il est toutefois disparu en compagnie de ses navires et de ses équipages.

Les experts croient maintenant que l'expédition Franklin a connu son triste sort en 1848, quand les explorateurs ont décidé d'abandonner leurs navires qui s'étaient retrouvés coincés dans la glace près de l'île du Roi-Guillaume.

Des vestiges, comme les corps de trois hommes d'équipage, ont été retrouvés depuis le naufrage, mais les navires n'ont jamais été revus.

Le lancement de la mission de recherche survient alors que le gouvernement Harper cherche à revendiquer la souveraineté dans le Nord du Canada, où la fonte des glaces a ouvert les voies du passage du Nord-Ouest.

Robert Grenier a indiqué que la fonte des glaces faciliterait la navigation de son équipe dans les eaux polaires. Ce nouvel accès au passage du Nord-Ouest, qui était autrefois fermé par les glaces, ouvre toutefois également le passage aux voleurs.

«Notre objectif est de trouver et de protéger les épaves, parce que l'on risque qu'elles soient trouvées par les mauvaises personnes, qui n'ont pas le même savoir-faire et les mêmes intentions que nous», a expliqué M. Grenier.

L'archéologue et son équipe se serviront de sonars pour explorer une zone de recherche de 400 à 800 kilomètres carrés. Ils exploreront également les îles environnantes à la recherche de vestiges des navires et de l'équipage.