Loto-Québec ne s'estime aucunement responsable des déboires de l'industrie des courses de chevaux, jugeant avoir rempli sa part du contrat liant le gouvernement à Attractions hippiques. Pour des raisons de santé publique, dit-on, la concentration des appareils de loterie vidéo dans des salons de jeux ira de l'avant, avec ou sans la présence d'hippodromes.

Au deuxième jour de la commission parlementaire qui se penche sur le sort des hippodromes depuis leur privatisation, en 2005, Loto-Québec a rejeté catégoriquement les accusations d'avoir manqué à ses engagements en n'engrangeant pas suffisamment de revenus dans ses Ludoplex.

C'est que la survie des hippodromes, propriétés d'Attractions hippiques, est directement tributaire de ces nouveaux salons de jeux de la société d'État. Selon le contrat signé en 2005, Loto-Québec verse à Attractions hippiques 22% des revenus des appareils de loterie vidéo (ALV) de ses Ludoplex annexés aux hippodromes. Ces sommes constituent la majeure partie des revenus des hippodromes, a plaidé le président de l'entreprise, Paul Massicotte, lors de son passage en commission parlementaire, mercredi.

Or, les revenus ne sont pas au rendez-vous, ce qui a forcé Attractions hippiques, au bord de la faillite, à se mettre en juin dernier à l'abri de ses créanciers.

«La concentration des ALV dans les salons de jeu n'est pas une recette pour faire augmenter les revenus de la société, a expliqué hier Alain Cousineau, président et chef de la direction de Loto-Québec. Ce qui nous a guidés est plutôt une démarche de santé publique visant à réduire l'accessibilité aux appareils qui sont disséminés sur le territoire du Québec.»

Devant la menace imminente de la disparition de l'industrie des courses de chevaux, M. Cousineau ne bronche pas.

«La décision de réaménager le réseau des appareils de loterie vidéo a été prise indépendamment de la décision du gouvernement de privatiser les hippodromes, a-t-il indiqué. Si les hippodromes ferment, nous, on continue dans notre programme de concentrer les appareils dans des sites qui s'appellent des salons de jeux.»

Dans les faits, si les hippodromes ferment, mais que les Ludoplex vont de l'avant, le gouvernement empochera davantage de revenus, puisque Loto-Québec ne sera plus contrainte de verser 22% des revenus des ALV à son partenaire privé, a aussi ajouté M. Cousineau.

Devant l'impasse, la seule solution semble être le déménagement rapide de l'hippodrome de Montréal dans la couronne nord, possiblement à Mirabel, et l'ouverture d'un nouveau Ludoplex connexe. Pour l'instant, la décision du syndic de faillite, qui pourrait faire des propositions dans les prochaines semaines, est très attendue par toutes les parties concernées.