Le mouvement de grève dans les grands hôtels de Montréal s'amplifie. Les employés de trois des plus grands hôtels du centre-ville de Montréal ont suivi l'exemple de leurs collègues du Hyatt, qui ont débrayé vendredi matin, et ils ont quitté leur poste sans préavis hier, en plein Festival de jazz et alors que la saison touristique bat son plein.

Sur le coup de midi, les 1500 syndiqués des hôtels Reine Elizabeth, Sheraton et Delta Centre-Ville sont descendus dans la rue pour manifester contre la lenteur des négociations pour le renouvellement de leur convention collective.

Le service aurait été touché dans près de 3000 chambres, à des degrés toutefois très divers: les employés du Sheraton sont retournés à leur poste à peine deux heures après l'avoir quitté, et ceux du Reine Elizabeth dès 19 h.

«Mais nous avons mis beaucoup de pression sur l'employeur en débrayant sans préavis. Cela montre le sérieux de notre action et notre détermination à passer aux actes », a relevé Jean Lortie, président de la Fédération du commerce-CSN.

Les syndiqués ont profité du défilé de la Carifête pour scander haut et fort leurs revendications, pancarte au poing et sifflet aux lèvres, histoire d'alerter surtout les touristes, car ce sont eux qui risquent de faire les frais de leur mécontentement.

Hier, tandis que le mercure frisait les 30º et que les piscines publiques et privées étaient prises d'assaut, celle du Hyatt Regency, fermée pour cause de manque de personnel, était déserte. « Nous avons le regret de vous informer que notre service de valet, notre service aux chambres et la piscine doivent être fermés temporairement », disait une note à l'intention des clients.

«Je crois que la population va nous appuyer et comprend nos revendications. La pression est mise surtout sur la direction, qui devra travailler très dur pour assurer la qualité du service», a déclaré Jean Lortie. Au Hyatt Regency, par exemple, une trentaine de cadres ont dû remplacer 600 grévistes au pied levé.

Après Montréal, le mouvement de grève pourrait s'étendre au reste de la province puisqu'une dizaine d'assemblées générales doivent avoir lieu dès demain. Quelque 5500 travailleurs affiliés à la CSN sont sans contrat de travail depuis le 30 juin.