Le Parti conservateur est le seul parti à avoir effectué des transferts irréguliers de fonds lors des dernières élections, a témoigné hier le directeur général des élections du Canada, Marc Mayrand, lors d'une audience du comité parlementaire de l'éthique.

M. Mayrand est retourné dans les bilans et rapports des élections de 2006 et de 2004, et affirme ne pas avoir trouvé d'autres indications selon lesquelles d'autres partis auraient pu ainsi contourner les règles.

Le Parti conservateur est soupçonné d'avoir dépensé 1,3 millions de plus que la limite permise par la loi électorale lors des élections générale de 2006. Il y serait parvenu en faisant transiter des sommes d'argent par l'entremise des associations locales, dans le but de recevoir un maximum de remboursements après les élections.

Les conservateurs contestent cette interprétation et allèguent que tous les partis se livrent aux mêmes pratiques. Selon les troupes de Stephen Harper, Élections Canada agit de manière partiale en ne ciblant que leur formation politique.

Ils ont de plus laissé entendre à plusieurs reprises qu'il y avait pu avoir une fuite à l'intérieur d'Élections Canada pour avertir le Parti libéral et les médias qu'une perquisition aurait lieu aux locaux du PCC en avril.

Hier, Marc Mayrand a aussi nié cette accusation. Après enquête à l'interne, a-t-il déclaré, «je n'ai aucune raison de croire qu'il n'y ait eu aucune divulgation d'information avant la procédure».

Les députés conservateurs qui siègent au comité de l'éthique ont tout de même présenté une motion pour réclamer une enquête indépendante sur le sujet.

Par ailleurs, Marc Mayrand a admis avoir été en désaccord avec le moment choisi par le Commissaire aux élections fédérales pour mener la perquisition de novembre. Cette action a en effet eu lieu la veille d'un interrogatoire prévu à la Cour fédérale. Elle a mené à la saisie de documents et de matériels informatique.»Il y aurait pu y avoir un moment différent, de mon point de vue», a déclaré le DGEC.

Les partis de l'opposition étaient heureux de la tournure des audiences, au terme de quelque 4h30 de témoignage. «M. Mayrand a démoli les arguments farfelus des conservateurs depuis plusieurs mois, quant au fait que tous les autres partis font la même chose. Ce n'est clairement pas le cas. Et qu'il y avait un genre de vendetta d'Élections Canada contre le Parti conservateur. Encore là, il n'y a aucune preuve de cette situation-là», a commenté pour sa part le porte-parole du Parti libéral dans le dossier, Dominic Leblanc.

Les audiences doivent se poursuivre aujourd'hui. Le chef libéral Stéphane Dion doit être de la partie, prenant la place du député Dominic Leblanc.