Les montaisons des ouananiches dans les eaux de la rivière Mistassini ont été encore une fois très abondantes cette année. Près de 1000 poissons ont remonté le courant pour aller frayer, ce qui est deux fois plus que le nombre maximal à atteindre pour éviter une surpopulation dans le lac Saint-Jean.

"Des ouananiches, il y en a trop. Cela fait quatre ans que la situation persiste. Le potentiel de nos rivières, qui accueillent les jeunes ouananiches lors des premières années de leur vie, est trop grand pour ce que le lac est capable de contenir quand elles y retournent", indique Marc Archer, directeur de la Corporation de LACtivité pêche Lac-Saint-Jean.

Jusqu'à présent, le nombre d'éperlans était très élevé dans le lac, mais la surpopulation de ouananiches entraînera bientôt une pénurie de nourriture.

"Les jeunes ouananiches sont comme des adolescents. Elles mangent tout ce qu'elles trouvent, ce qui a des conséquences sur la population d'éperlans. D'ailleurs, les premiers sons de cloche annoncent que ces petits poissons sont plutôt rares cette année", ajoute-t-il.

Moins de nourriture signifie donc moins de ouananiches puisqu'elles ne seront plus capables de combler leurs besoins.

"Il va y avoir un creux dans les prochaines années, c'est inévitable. La pêche va être moins bonne et tout le monde est déjà prévenu. Il est maintenant trop tard pour agir et la pêche en rivière que nous faisons en ce moment ne changera rien à la situation", souligne-t-il.

En effet, les prises faites dans la rivière Mistassini pendant la saison de pêche 2008 représentent seulement cinq pour cent de la population totale. Selon M. Archer, il aurait fallu que la moitié des poissons soit pêchée pour ramener leur nombre au maximum désiré, qui est de 517.

Des mesures devront être prises pour éviter que ce problème ne revienne à l'avenir.

"Chose certaine, nous allons continuer de permettre la pêche en rivière dans les prochaines années. Une autre solution serait d'ouvrir la saison de pêche plus tôt, soit vers le début mai, avant que les ouananiches aient le temps de frayer", mentionne-t-il.