Un leader mohawk de Kanesatake a condamné la violence dans sa communauté, lundi, à la suite de confrontations avec des policiers le week-end dernier.

Vendredi, deux auto-patrouilles ont été vandalisées à Kanesatake et un barrage a été érigé sur la route 344, à l'entrée d'Oka.

«Le conseil de bande de Kanesatake n'appuie pas les événements qui se sont produits, a affirmé lundi le grand chef de Kanesatake, Paul Nicholas. Les résidents de la communauté qui a été au coeur de la crise d'Oka en 1990 doivent tenir une réunion d'urgence, jeudi.

«Nous cherchons des solutions à certains des événements qui se sont produits le week-end dernier», a ajouté M. Nicholas.

Selon la Sûreté du Québec (SQ), des agents ont intercepté vendredi soir une voiture qui roulait à une vitesse excessive sur le territoire de Kanesatake. Un policier aurait utilisé du gaz poivré lors de l'arrestation du conducteur adolescent et d'au moins un passager.

Quelques heures plus tard, des camions auraient heurté deux auto-patrouilles sur une route à l'extérieur de Kanesatake. Les véhicules ont été endommagés, mais les quatre policiers n'ont pas été blessés.

Un porte-parole de la SQ, Michel Brunet, a indiqué que des enquêteurs tentent de déterminer s'il existe un lien entre les deux incidents. «Nous verrons dans les prochains jours si des accusations seront portées», a-t-il dit.

Plus tard vendredi soir, une dizaine de personnes auraient transporté sur la route 344 des bûches auxquelles elles auraient mis le feu. Des policiers auraient demandé à des membres du conseil de bande d'essayer de convaincre les individus d'abandonner le barrage, ce qui n'a été fait que samedi matin.

Kanesatake n'a pas de force policière autochtone de sorte que la SQ patrouille le territoire depuis 2005.

Selon M. Brunet, les policiers ont entretenu de bonnes relations avec la communauté dans les dernières années. «Nous avons toujours un bon partenariat avec le conseil de bande, et même avec la population, a-t-il assuré. Il n'y a que quelques individus qui causent des problèmes. C'est comme dans n'importe quel village ou ville du Québec où il y a des individus comme ça qui causent des problèmes.»

L'Association des policières et policiers provinciaux affirme que la région est tranquille, mais croit que de nouvelles mesures de sécurité sont nécessaires. «De tels événements font augmenter la tension sur le territoire», a dit le président de l'Association, Jean-Guy Dagenais, qui aimerait voir les auto-patrouilles munies de vitres renforcées.

«J'espère que ce ne sera pas une nouvelle crise d'Oka, a-t-il ajouté. Mais je ne crois pas que ce le sera.»