Les conservateurs ont mis en doute l'aptitude de Stéphane Dion à gérer les finances du pays, lundi, après l'annonce, par Elections Canada, des ententes de remboursement de dettes électorales totalisant 1,48 million $ de la part de huit candidats dans la campagne à la direction du Parti libéral du Canada, en 2006.

Le leader libéral est le seul des neuf candidats à n'avoir pas défini un calendrier de remboursement auprès de l'agence fédérale. Les huit autres candidats à la campagne de 2006 ont convenu de plans de remboursements de leurs emprunts, et de 165 800 $ supplémentaires en factures impayées et autres, d'ici 2009.

Le député conservateur d'Ottawa Pierre Poilievre n'a pas restreint ses critiques à M. Dion. Il a aussi reproché à Elections Canada de faire preuve d'une souplesse excessive en acceptant un échéancier qui n'est peut-être même pas conforme à la Loi électorale du Canada, selon lui.

M. Dion a soumis son calendrier de remboursement à temps, mais le directeur général des élections, Marc Mayrand, l'étudie toujours, a fait savoir un porte-parole d'Elections Canada. Selon un représentant du parti, M. Dion avait déclaré une dette de 560 000 $ au début du mois de juin.

Le porte-parole libéral, Daniel Lauzon, a ajouté qu'il prévoyait que le solde restant serait moindre, une fois comptabilisées les recettes d'activités de financement subséquentes.

En vertu de la loi sur le financement électoral, les candidats ont 18 mois pour soumettre un calendrier de remboursement de leurs dettes de campagnes électorales ou au leadership. Selon M. Poilievre, l'échéance du 31 décembre 2009 fixée aux libéraux par M. Mayrand est «extrêmement généreuse».

«Le fait que Stéphane Dion ne puisse pas s'engager à rembourser ses dettes promptement montre que c'est un chef faible, auquel on ne peut faire confiance pour s'occuper des finances de la nation», a dit M. Poilievre à La Presse Canadienne. Et il a mis M. Dion au défi de s'engager «à payer toutes ses dettes avant les prochaines élections».

Deux des candidats au leadership, les députés Bob Rae et Carolyn Bennett, avaient déjà remboursé leurs dettes de campagne.

Le député torontois Ken Dryden est celui qui a la plus lourde dette des huit candidats dont les plans de remboursement ont été dévoilés lundi par Elections Canada. Il doit 300 000 $ mais cette somme, plus 53 678 $ en factures impayées, il se la doit à lui-même, puisqu'il était son propre prêteur pour la campagne.

La dette du leader adjoint du parti, Michael Ignatieff, se chiffrait à 187 000 $. Lui et Gerard Kennedy ont mentionné Magna International, propriété du père de la députée libérale Belinda Stronach, comme prêteur. Chacun d'eux doit encore 50 000 $ à Magna.

Le député du Nouveau Parti démocratique Pat Martin a aussi critiqué les calendriers de remboursement.

En vertu de la loi électorale fédérale, si les candidats omettent de proposer un plan de remboursement avant 18 mois, les prêts reçus sont considérés comme des contributions financières à la campagne, dont une partie pourrait enfreindre les limites prévues pour les dons aux partis politiques.