Les députés Stéphane Bédard et Sylvain Gaudreault blâment l'immobilisme du gouvernement dans le dossier opposant les responsables en service de garde au ministre du Revenu, Jean-Marc Fournier. Ce dernier est beaucoup trop sévère avec les garderies en milieu familial, selon les deux politiciens. "Il harcèle les gens jusqu'à décourager le peu d'éducatrices qui sont prêtes à ouvrir une garderie", a déploré Stéphane Bédard, en entrevue téléphonique.

En effet, depuis quelques années, le gouvernement envoie des vérificateurs évaluer si le fonctionnement des garderies en milieu familial concorde avec leur déclaration fiscale. Plusieurs se voient obligés de verser des cotisations supplémentaires allant de 10 000$ à 20 000$. "Les vérificateurs sont plutôt habitués à aller dans des bureaux ou entreprises. Dans les maisons, ce n'est pas pareil. Ils vont jusqu'à calculer qui utilisent les escaliers. Aussi, les jouets ne sont pas 100% acceptés, car les enfants de l'éducatrice peuvent les utiliser. C'est un milieu où un montant précis ne peut pas être indiqué", explique M. Bédard.

Il soutient également qu'une telle façon d'agir est complètement paradoxale dans la conjoncture actuelle. "Il manque 1800 places dans la région pour accueillir les enfants cet automne. Le gouvernement risque de ramener à terme la clandestinité des garderies", prédit Stéphane Bédard.

Les deux politiciens tenaient à sonner l'alarme avant qu'il ne soit trop tard. "Si le gouvernement Charest continue de s'acharner sur les éducatrices qui travaillent à domicile en les harcelant avec des formalités fiscales mal évaluées et incohérentes, les places disponibles pourraient fermer", conclut Sylvain Gaudreault.