De nouveaux éléments de preuve ont semblé démontrer vendredi que Momin Khawaja s'est servi d'une femme pour acheminer de l'argent vers ses complices en Grande-Bretagne, afin de financer frauduleusement des activités terroristes.

Le procès de Momin Khawaja, un citoyen canadien d'Ottawa soupçonné d'avoir participé à la planification d'attentats à la bombe en Grande-Bretagne, s'est poursuivi vendredi.

Zenab Armandpisheh, une femme de la région d'Ottawa, a affirmé sous serment que Khawaja lui avait demandé d'effectuer des transferts d'argent. Il lui aurait également demandé d'ouvrir un compte bancaire et d'envoyer la carte de débit associée à ce compte en Angleterre.

«J'ai arrêté de lui parler parce que je le trouvais malhonnête. Je ne savais pas ce qu'il faisait et je ne voulais pas participer à ce qu'il faisait», a dit la jeune femme, qui avait 18 ans lorsque Khawaja l'a contactée par courriel en 2002.

Mme Armandpisheh venait alors de mettre un terme à une relation avec un homme qu'elle connaissait sous le nom d'Abdul Rahman Adam, mais qui s'est en fait révélé être Anthony Garcia, l'un des cinq hommes condamnés l'an dernier au Royaume-Uni pour un complot d'attentat à la bombe visant la ville de Londres.

Selon les éléments de preuve présentés par la Couronne, Mme Armandpisheh aurait envoyé en tout quelque 5000 $ en Grande-Bretagne par le biais de Western Union.

La carte associée au compte bancaire ouvert par la jeune femme s'est quant à elle retrouvée entre les mains d'Omar Khyam, le dirigeant du complot d'attentat à la bombe contre des cibles de Londres.

Zenab Armandpisheh est l'un des derniers témoins présentés par la Couronne. Le dernier, qui témoignera la semaine prochaine par vidéoconférence, devrait être Zeba Khan, l'ancienne fiancée de Khawaja, d'origine pakistanaise mais résidant actuellement à Dubaï.

De la correspondance par courriel déjà citée en cour indique qu'avant l'annulation des fiançailles, Khawaja avait fait part de ses convictions à celle qu'il voulait épouser. Il mentionnait sa dévotion pour ses «frères opprimés» d'autres pays et son engagement envers le jihad, qu'il appelait «le j».

«Tu t'apprêtes à épouser un homme qui est dans le j, a-t-il écrit. Il appuie le j financièrement et physiquement (...) Le j est ce qu'il y a de plus important pour lui.»

Khawaja avait aussi partagé par courriel son opinion sur des attentats suicide en Israël et ceux du 11 septembre 2001 à New York. L'avocat de la défense Lawrence Greenspon s'est opposé à l'inclusion de ces commentaires au procès, affirmant qu'ils n'ont pas de lien avec la cause et sont préjudiciables. La Couronne a rétorqué qu'ils servent à mettre en contexte les activités de Khawaja. Le juge Douglas Rutherford rendra sa décision à ce sujet la semaine prochaine.