La famille de Justin-Scott St-Aubin a déposé hier une poursuite de 445 000$ contre le Procureur général du Québec, l'Institut Philippe-Pinel et deux médecins.

Justin-Scott St-Aubin, 25 ans, souffrait de problèmes psychiatriques et n'aurait jamais dû se trouver à la prison de Rivière-des-Prairies, soutient sa famille. Il y est mort le 28 novembre dernier. «On souhaite que cela n'arrive plus jamais à aucune autre famille», dit le père de Justin, Jean-Renault St-Aubin. «Ce n'est pas pour faire de l'argent, s'est-il défendu. C'est un cas humain, qui pourrait arriver à n'importe qui.»

Dans un rapport rendu public le 28 mai, le coroner Paul Dionne concluait que la mort de Justin-Scott St-Aubin était une «mort accidentelle évitable» et que la désorganisation des soins en psychiatrie légale au Québec était un véritable «scandale».

Brian Bédard, aussi détenu à cette prison, est mort en 2000 dans des circonstances similaires. Une enquête publique avait été menée par le coroner Andrée Kronström qui avait alors émis plusieurs recommandations. «Si les recommandations du coroner Kronström avaient été suivies, on est sûr que Justin ne serait pas mort aujourd'hui», affirme Jean-Renault St-Aubin.

«Il est important que les ministères de la Santé, de la Justice et de la Sécurité publique évaluent comment améliorer les soins de première ligne pour ce type de clientèle afin d'éviter qu'ils soient pris en charge par le système carcéral ou le système judiciaire», a déclaré l'avocat de la famille, Me Jean-Pierre Ménard.

Aucune des personnes concernées par la poursuite n'a accepté de répondre aux questions de La Presse.

Une mort évitableJustin-Scott St-Aubin est arrêté par la police le 23 novembre 2007 à la suite d'une altercation avec sa mère. Il est amené aux urgences de l'hôpital Maisonneuve-Rosemont, où le médecin conclut qu'il doit être évalué en psychiatrie. Malgré ce diagnostic, le jeune homme est conduit à la prison de Rivière-des-Prairies où il sera incarcéré pendant cinq jours. Pendant son séjour, il sera vu par un médecin de l'Institut Philippe-Pinel qui recommandera une admission urgente à l'Institut. Dans la nuit du 28 novembre, Justin St-Aubin est extrêmement agité. Il meurt d'une arythmie cardiaque alors que les préposés de la prison tentent de l'immobiliser.