Un comité d'élus municipaux d'Ottawa a rejeté, hier, une recommandation du personnel de la Ville et d'experts de la santé visant à rendre plus sécuritaires auprès des jeunes enfants les clôtures entourant les piscines privées.

Un comité d'élus municipaux d'Ottawa a rejeté, hier, une recommandation du personnel de la Ville et d'experts de la santé visant à rendre plus sécuritaires auprès des jeunes enfants les clôtures entourant les piscines privées.

La médecin à l'urgence du Centre hospitalier pour enfants de l'Est de l'Ontario (CHEEO), Sarah Reid, indique que sept enfants de moins de cinq ans sur dix pourraient être sauvés de la noyade ou de la quasi-noyade si les piscines privées étaient entourées de clôtures à quatre façades. Actuellement le règlement municipal exige la pose de clôture à trois façades seulement pour délimiter la cour de celles à proximité. Selon les experts, cette mesure protège les enfants du voisinage, mais non ceux qui ont accès direct à la cour où se trouve la piscine.

Quatre des sept élus siégeant au comité municipal d'urbanisme et d'environnement ont rejeté l'octroi de 50 000 $ permettant la réalisation d'une étude par un consultant pour réviser la réglementation des clôtures.

"Je n'appuie pas cette recommandation, car une clôture dans une cour suffit, indique le conseiller Bob Monette, il faut faire preuve de bon sens. Bien sûr, il survient des accidents, mais on ne peut mettre une clôture à chaque fois que cela se produit. Allons-nous forcer un propriétaire qui a dans sa cour un spa, une piscine et une fontaine à poser une clôture autour de chacun de ces éléments ?"

La Ville de Toronto est entre autres allée de l'avant avec une réglementation semblable, forçant l'installation de clôture à quatre façades pour tout bassin de deux pieds de profondeur et plus. Outre le CHEEO, plusieurs associations appuient cette modification à la loi, dont les paramédics, la Croix-Rouge, Santé publique Ottawa et LifeService Society.

Le Dr Reid indique qu'en 2007, plus de la moitié des cas de noyade ou de quasi-noyades auprès des jeunes enfants se sont produits dans les piscines privées.

"Je suis déçue que les conseillers n'aient pas appuyé le projet. Sans cette protection, nous exigeons des parents qu'ils soient parfaits tout le temps, alors que c'est impossible", dit-elle.

Le Dr Reid précise que les accidents de noyade surviennent généralement lorsque le jeune enfant ne se baigne pas, mais qu'il se trouve à proximité d'une piscine. "Par exemple, si son ballon tombe à l'eau et qu'il veut le récupérer. Un jeune enfant est vulnérable, car il n'a souvent pas conscience du danger."

Même si la question a été rejetée par le comité, elle sera débattue le 28 août par les membres du conseil municipal qui pourraient approuver l'étude de 50 000 $.

dlahaye@ledroit.com