On nous demande à nous, chers citoyens, d'utiliser les voies de contournement ou alternatives durant cette période des travaux du pont Mountain. Donc, je me conforme: le pont de la rue Church est embouteillé direction Drummond vers la Principale, je décide donc de bifurquer à droite sur Drummond et ensuite à gauche (pauvre de moi) sur Lansdowne.

Oh! malheur à moi un barrage policier: il doit sûrement se passer quelque chose dans le coin (peut-être un vol, une chicane, un suicide...). Deux voitures de police, quatre policiers dans la rue, ça doit brasser! Ce que ça peut coûter cher l'innocence, on me fait signe de me ranger sur le bord du trottoir. Pourquoi? Je ne comprends pas! On me demande si j'ai regardé la signalisation au coin de la rue... Ma réponse est «non»... Il paraîtrait qu'il faut conduire les yeux rivés sur les panneaux indicateurs.

J'apprends donc que je n'ai pas le droit de tourner à gauche sur Lansdowne en provenance de Drummond (règlement municipal oblige). Toute une nouvelle, mais je ne comprends toujours pas: il y a plein de voitures stationnées des deux côtés de la rue.

Mais monsieur l'agent, elle n'est pas «One Way» cette rue-là. Non mais... À ne pas oublier, j'évitais le bouchon de 15h30 et en plus je ne connais pas ce secteur de la ville n'ayant pratiquement jamais à y circuler. J'en reviens à nos moutons, c'est le cas de le dire, pauvres innocents tout comme moi.

Après la demande usuelle, vos papiers... un gentil policier, eh oui! très gentil et poli, me revient avec une contravention (pas d'avertissement va sans dire). Bon, va pour le «ticket», le coût doit sûrement être celui d'un stationnement interdit ou d'un parcomètre échu. Non madame, c'est une contravention de 154$.

Je suis estomaquée, éberluée, c'est à n'y rien comprendre. Que peut-on comprendre? Secteur protégé, qui s'y frotte, s'y pique. Ce que j'ai fait doit sûrement être considéré comme une manoeuvre dangereuse portant atteinte à la sécurité publique. Toujours est-il que les résidants, eux, les autobus scolaires, les ambulances, les policiers peuvent tourner à gauche, mais pas nous, citoyens innocents (payeurs de taxes et de contraventions). C'est frustrant et aberrant.

On peut y déceler un illogisme flagrant de la part de nos élus qui ne semblent pas comprendre, ni faire aucun effort afin de nous exhorter à suivre leurs propres recommandations, soit d'utiliser des voies alternatives afin de maintenir une circulation plus fluide. Ne pourrait-on pas, par exemple, modifier certains règlements du moins durant la durée des travaux afin d'accommoder tous les citoyens et je dis bien «tous».

Je ne suis pas la première qui a eu droit à ce traitement de faveur. Au moment d'écrire ces lignes, il y a déjà trois personnes de ma connaissance qui ont eu droit à la même médecine dans l'espace d'une semaine.

D'un autre côté, j'apprécierais pouvoir bénéficier du même privilège dans ma rue (pour ma tranquillité et celle de tous mes voisins). Il faut faire quoi pour ça!? Paraîtrait que c'est politique que l'agent de la paix m'a dit. C'est bien malheureux, je ne dois pas avoir les bons contacts ou le «push» nécessaire pour que ça passe au conseil.

En attendant, je vais la payer ma grosse contravention de 154$ sans rouspéter, mais au moins je me serai vidé le coeur. Si le ridicule ne tue pas... il coûte cher. À bon entendeur...

Huguette Breton

Granby