Une collision de la route avec un décès conduit, 18 mois plus tard, un camionneur-artisan de Lac-Kénogami à des accusations de négligence criminelle et conduite dangereuse causant la mort.

Jean-Guy Lapierre, 57 ans, de la rue de la Faune, a comparu hier au Palais de justice de Chicoutimi en rapport avec la collision qui a coûté la vie à Guy Deschesnes, 44 ans, de Jonquière.

La camionneur-artisan demeure en liberté pendant toute la durée des procédures criminelles et conserve son permis de conduire. Il n'a pas d'antécédent judiciaire.

La nuit des événements, vers 1h30, la victime conduisait une voiture Accord sur le boulevard du Royaume. Un camion de déneigement a quitté le dépôt des neiges usées après avoir vidé son chargement et s'est engagé sur la voie publique, apparemment sans effectuer l'arrêt obligatoire. La collision qui suivit a fait un tas de ferraille de la Honda et coûté la vie à son conducteur.

À cette époque, la Sécurité publique de Saguenay avait rapidement conclu à l'absence de traces d'alcool pour tenter d'expliquer l'accident. Une longue enquête s'est déroulée pendant plusieurs mois, incluant les résultats de diverses expertises, ce qui a permis à la Couronne d'avoir la conviction qu'un délit a été commis.

L'accusation de conduite dangereuse exige, pour démontrer la culpabilité d'un accusé, la preuve d'un écart marqué dans sa conduite par rapport au comportement d'une personne raisonnable. L'accusation plus grave de négligence criminelle exige un degré supplémentaire de preuve impliquant une insouciance déréglée et téméraire à l'égard de la vie d'autrui.

L'avocat de la défense, Me Luc Tourangeau, a pris possession hier de la preuve, des mains de la représentante de la direction des poursuites criminelles et pénales, Me Mélanie Paré. Il reviendra le 11 novembre au Palais de justice de Chicoutimi afin de faire connaître les choix de son client quant aux procédures à venir.