Pour la troisième fois en moins de deux mois, des agents d'une firme de transport de valeurs ont été la cible de voleurs, qui les ont tout aspergés de gaz poivre et ont fait main basse sur deux sacs d'argent contenant plus de 50 000$ en coupures de 20$.

Les deux convoyeurs détroussés, des employés de la société Sécuricor, n'ont pas été blessés, mais ont dû être traités à l'hôpital pour un choc nerveux découlant du stress causé par l'événement.

Le vol a été perpétré vers 22h25, lundi, à l'intérieur du centre commercial Fairview à Pointe-Claire, dans le nord-ouest de Montréal. Les deux gardiens armés se trouvaient près de la succursale de la banque Toronto-Dominion, dont ils allaient approvisionner les guichets automatiques, quand ils ont été surpris par trois hommes cagoulés qui les ont attaqués en les aspergeant de gaz poivre.

Une fois les gardiens neutralisés, les malfaiteurs n'ont éprouvé aucune difficulté à s'emparer de leurs deux sacs d'argent pour ensuite prendre la fuite à bord d'une automobile de couleur pâle. À l'arrivée des agents du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), les voleurs s'étaient volatilisés dans la nature avec leur butin.

Crimes similaires

Ce vol n'est pas sans rappeler d'autres crimes similaires commis récemment. Ainsi, le 2 juillet dernier, deux agents de la firme Garda ont été attaqués et détroussés d'une somme de plus de 1 million dans un presbytère du quartier Côte-Saint-Paul, à Montréal. Quelques jours plus tard, le 14 juillet, deux autres employés de Sécuricor ont subi le même traitement, aspergés de gaz poivre par des malfaiteurs qui les ont soulagés de sacs d'argent destinés à une succursale bancaire de Montréal-Nord.

Au cours de la dernière année, près d'une dizaine de vols qualifiés ont été perpétrés aux dépens des trois principaux transporteurs de valeurs du Québec, selon le Syndicat des travailleurs et travailleuses de Sécuricor, qui représente 300 employés de cette firme. Plus que jamais, l'organisme affilié à la Confédération des syndicats nationaux (CSN) réclame l'ajout d'un troisième agent à bord des fourgons blindés pour assurer leur sécurité et décourager les voleurs. De plus, le syndicat envisage sérieusement de faire appel à des organisations comme l'Institut national de la recherche scientifique (INRS) afin de mettre au point des équipements de protection personnelle, comme une visière qui protégerait ses membres de l'effet du gaz poivre.

Quant au ministère de la Sécurité publique du Québec, il a déjà indiqué qu'il n'interviendrait pas dans ce débat.

En 2006, le Bureau d'appel canadien en santé et sécurité du travail a conclu que les agents de Sécuricor pouvaient accomplir leur tâche de façon sécuritaire, même s'ils n'étaient que deux à bord d'un camion blindé.