On a souvent tendance à oublier le "r" dans Isle-aux-Coudres. Pourtant, cette petite lettre fait toute la différence.

On a souvent tendance à oublier le "r" dans Isle-aux-Coudres. Pourtant, cette petite lettre fait toute la différence.

Pour être honnête, je n'avais aucune idée de la signification de ce mot. C'est mon fils qui m'a posé la question et, devant mon ignorance, j'ai moi aussi posé la question aux insulaires.

Le coudrier est l'ancien nom du noisetier. À son arrivée sur l'île en 1535, Jacques Cartier l'a nommée ainsi à cause de l'abondance de cet arbuste, vous vous en doutez sûrement.

Alors, rien à voir avec une mauvaise prononciation de l'articulation du bras. C'est issu d'une simple observation du fondateur de Québec.

Située en plein coeur du fleuve St-Laurent, à quelques kilomètres au large des Éboulements, l'Isle-aux-Coudres est un véritable paradis où le passé côtoie le présent.

Les insulaires sont d'ailleurs très fiers de ce passé qu'ils préservent jalousement et qui fait le bonheur des touristes.

Lors de mon séjour sur l'île, j'ai été accueilli par Pierre Mazières, propriétaire de l'hôtel de la Roche Pleureuse. Passionné d'histoire, il en avait long à dire sur son île, lui qui a acquis l'hôtel il y a moins de 20 ans. D'ailleurs, je n'ai pu résister à son invitation de passer quelques jours sous son toit.

Un hôtel et ses gens

L'industrie de l'hôtellerie a la vie dure dans les grandes villes du pays. En région, ce phénomène semble inexistant et sur l'Isle-aux-Coudres, ces problèmes urbains sont à des années-lumière des préoccupations des insulaires.

À l'hôtel de La Roche Pleureuse, les clients ont d'ailleurs l'impression d'être en famille. Tous les employés de l'hôtel ont effectivement un grand sentiment d'appartenance à leur lieu de travail.

"Ici, on est plus des amis et des collègues de travail que de simples numéros, me disait une des serveuses de la salle à manger. Moi, je travaille ici depuis une quinzaine d'années et je ne suis pas la seule à avoir ces années d'ancienneté. L'an dernier, on a souligné le départ à la retraite de quelques employés qui travaillaient ici depuis plus de 40 ans. C'est très rare dans l'hôtellerie de voir autant de fidélité de la part des employés."

La Roche, comme on l'appelle ici, a été le premier hôtel à être construit sur l'île en 1930 et fait partie intégrante du patrimoine insulaire.

C'est la veuve de Cléophase Dufour, Rita, qui transforma sa maison en hôtel. Mais se sont surtout ses filles, Germaine et Irma, qui ont fait de La Roche ce qu'elle est devenue aujourd'hui. Et ces deux femmes sont devenues de véritables légendes sur l'île.

Mais c'est la chaleur des gens qui font vivre La Roche qui m'a séduit. Sans ces personnes qui apportent, chacune à sa façon, une parcelle de leur propre histoire, La Roche Pleureuse ne serait qu'un hôtel comme tant d'autres.

Le décor rappelle les us et coutumes de nos ancêtres et l'hôtel offre un large inventaire d'activités et de services.

Un relais santé, un court de tennis, un service location de bicyclettes et mobylettes, une piscine extérieure chauffée à l'eau de mer et une salle à manger avec sa table gastronomique qui a comblé toutes mes attentes sont du nombre. Le menu du terroir est tout à fait succulent et raffiné. Et que dire de la terrasse qui offre une vue magnifique sur le fleuve.

L'hôtel compte également un chapiteau où sont présentés deux spectacles soit une pièce de théâtre, Mon oeil, et la comédie musicale Grease.

Du dimanche au mercredi, les invités sont conviés au théâtre avec la pièce Mon oeil. Cette création originale met en vedette trois femmes : Lise Dubreuil, Lise Genest et Nicole Plante.

Et du jeudi au samedi, ce sont des jeunes de l'île qui prennent d'assaut la scène du chapiteau pour une interprétation rythmée de la comédie musicale Grease.

Il y a plusieurs auberges et gîtes sur l'Isle. La Roche est évidemment un endroit très recherché, mais nul doute que vous saurez trouver le type d'hébergement qui vous convient. Pour en savoir plus sur La Roche Pleureuse, visitez le site Internet :

www.rochepleureuse.com.

NOTES DE VOYAGE

Un livre sur La Roche

En 1994, les Éditions de l'Hostellerie du Saint-Laurent ont publié le livre La Roche Pleureuse en l'Île aux Coudres. Ce bouquin écrit par Richard Joly raconte son arrivée sur l'Isle et son irrésistible désir d'écrire sur les insulaires et sur l'histoire de cet hôtel. On peut se procurer ce bouquin à la boutique de La Roche Pleureuse pour quelques dollars.

Piscine d'eau salée

La piscine de La Roche Pleureuse est remplie d'eau salée. Habitué aux eaux chlorées des hôtels urbains, je vous dis que c'est tout un choc de goûter le sel sur sa peau après une petite trempette. Quand je parle de dépaysement, même la piscine vous amène ailleurs.

Des Américains

Un autobus rempli d'Américains a débarqué sur l'Isle durant mon séjour là-bas. Loin du stéréotype du touriste américain, ce groupe de vacanciers a été chaleureusement accueilli. Quelques-uns ont même tenté de parler en français, ce qui m'a surpris. Après le souper, quelques-uns d'entre eux ont aussi été initiés à la danse en ligne...