Ayant obtenu l'appui de plus de 50% de ses électeurs lors de la signature d'un registre, la Ville de Saint-Bruno-de-Montarville a décidé de ne pas payer une partie de sa dette à l'agglomération de Longueuil.

«Nous retiendrons le versement des sommes qui ne correspondent aucunement à des services fournis par l'agglomération de Longueuil et qui n'ont donc pas à être assumées par les municipalités membres de l'agglomération» a déclaré, lundi, le maire de Saint-Bruno-de-Montarville, Claude Benjamin.

M. Benjamin et 9382 de ses concitoyens contestent que Longueuil puisse voter «des règlements d'emprunt pour des dépenses purement locales et encore moins que tous les citoyens de l'agglomération aient à en assumer les coûts.» Ils estiment que la dette de l'agglomération a «littéralement explosé, principalement après le scrutin référendaire du 20 juin 2004 et ce, largement en raison de règlements d'emprunt à caractère local qu'on voudrait aujourd'hui nous faire assumer.»

En conséquence, Saint-Bruno-de-Montarville refuse d'assumer les coûts de cette dette.

«Dans un premier temps, j'entends suspendre le paiement des coûts des dettes encourues depuis le 20 juin 2004 et procéder tout particulièrement à l'étude de tous les cas de dettes purement locales votées durant l'existence de la Ville de Longueuil, soit entre 2002 et 2005», dit M. Benjamin.

Les sommes retenues par la Ville seront déposées dans un compte spécifique «et le conseil municipal verra à en disposer, fort probablement à titre de réductions de taxes, lorsque le dossier sera éventuellement complété».

Le maire Benjamin demande au gouvernement «de prendre les mesures nécessaires pour respecter ses engagements dans ce dossier».

«Est-ce qu'un gouvernement peut dire n'importe quoi aux citoyens dans un processus aussi complexe que celui du cadre d'une loi adoptée par l'Assemblée nationale et qui repose sur une démarche fort précise (études économiques, registre, référendum auprès de la population) et, après coup, changer les règles du jeu en disant: «Voici maintenant de nouvelles règles du jeu»? À mon avis, ce n'est pas ainsi que doit fonctionner notre démocratie», dit M. Benjamin.

En juin dernier, le porte-parole de la ministre des Affaires municipales, Nathalie Normandeau, avait dit à La Presse que la Ville de Longueuil pourrait légitimement entamer des poursuites judiciaires contre Saint-Bruno-de-Montarville si cette ville ne paie pas sa quote-part, «ce qui coûtera cher aux citoyens de cette ville», avait-il dit.