Les autorités de la santé publique doivent joindre les proches des victimes de la listériose «plus rapidement» afin d'enquêter sur les cas de contamination, a reconnu le ministre de la Santé et des Services sociaux, Yves Bolduc.

Hier, La Presse a révélé que les autorités de la santé publique n'avaient toujours pas pris contact avec la famille du Longueuillois Raymond-Marie Morin, un homme atteint d'un cancer de la prostate qui a succombé jeudi de la semaine dernière à l'âge de 71 ans à des complications causées par la listériose.

En entrevue à La Presse, Yves Bolduc a admis que l'intervention des autorités de la santé publique doit se faire «plus rapidement». Il a donné une «consigne» en ce sens à toutes les directions régionales.

Le ministre se réjouit toutefois que le médecin traitant, le Dr Laurent Vandycke de l'hôpital Pierre-Boucher, ait joint les membres de la famille de M. Morin vendredi dernier pour vérifier s'ils manifestaient des symptômes de la listériose et leur demander de jeter les aliments suspects. Le microbiologiste de l'hôpital a également signalé le cas de listériose à la Direction de la santé publique de la Montérégie le jour même.

Mais ce n'est que quelques jours plus tard, lundi, que les autorités de la santé publique ont joint le Dr Vandycke pour avoir plus de détails sur cette affaire, selon le témoignage du médecin. Et c'est seulement en matinée hier, après la publication du reportage de La Presse, qu'elles ont appelé la famille pour commencer l'enquête. Des vérifications seront faites pour déterminer si une faute a été commise, a affirmé le ministre Bolduc.

Pour la directrice de la santé publique de la Montérégie, Jocelyne Sauvé, ce délai n'a rien d'anormal. «Ça peut prendre de cinq à huit jours», a-t-elle affirmé. Plus tôt cette semaine, le ministre Bolduc assurait pourtant que les proches étaient joints rapidement, dès qu'un cas de contamination était signalé. Selon Mme Sauvé, s'il y a un tel délai, c'est pour laisser le temps à la famille de vivre son deuil.

Or, la famille attendait des nouvelles des autorités de la santé publique depuis vendredi dernier et était prête à participer à une enquête, a affirmé Josée Morin, l'une des trois filles du défunt.