La nouvelle Loi canadienne sur le lobbying inclut un échappatoire qui permet aux lobbyistes enregistrés d'organiser une rencontre entre un client du secteur privé et un ministre sans que le public en soit informé.

Cette brèche a survécu à l'analyse des députés de l'opposition au Parlement en 2006.

Elle a été portée à l'attention des lobbyistes eux-mêmes au cours d'une récente rencontre de travail menée par l'ex-directeur des lobbyistes Michael Nelson, alors qu'il a exposé les différents scénarios de déclarations publiques selon la Loi.

D'autres aspects des règles d'enregistrement ont déjà fait l'objet de critiques en raison de l'exclusion de trop d'éléments d'information, mais l'échappatoire concernant l'organisation de rencontres dans le secret a même pris les lobbyistes

par surprise.

Un porte-parole de la commissaire au lobbying Karen Shepherd a confirmé l'existence de la règle. Dans le cas des entreprises ou des organisations dont les activités de lobbying représentent plus de 20 pour cent de l'équivalent des activités annuelles d'un employé, la rencontre finirait par être mentionnée dans les rapports exigés par la Loi. Toutefois, il serait possible pour les entreprises ou les organisations dont les activités de lobbying sont plus marginales de garder secrètes de telles rencontres.

Un député fédéral du Nouveau Parti démocratique (NPD) Pat Martin a qualifié de «ridicule» cette brèche dans la loi, soutenant qu'il n'y a aucune raison pour qu'une telle rencontre ne figure pas dans les rapports des lobbyistes.