Malgré ce qu'en dit le premier ministre Stephen Harper, pour qui le Parlement serait au bord de l'anarchie, celui-ci a fonctionné comme une véritable ruche depuis le début de la session actuelle, il y aura un an cet automne.

Si l'on exclut certains affrontements réguliers au sujet d'atteintes alléguées à l'éthique de la part des conservateurs, les députés des quatre partis ont souvent mis toute partisanerie de côté lorsque la situation l'exigeait.

Au mois de juin, pas moins de 29 projets de loi avaient reçu la sanction royale et pris force de loi depuis le début de la session, en octobre. Et malgré des épisodes houleux au sein de trois comités permanents politiquement plus «chauds», deux dizaines d'autres comités parlementaires travaillent discrètement depuis des mois sur divers projets de loi et sujets controversés - de la chasse aux phoques jusqu'aux changements climatiques.

Seulement au cours de la dernière semaine avant la pause estivale, les députés ont déposé neuf rapports de comités parlementaires, expédié une série de votes de dernière minute, approuvé pour 335 000 $ de dépenses de voyage du comité des finances et adopté à l'unanimité, en mode accéléré, un projet de loi réformant les cours martiales militaires.

Pourtant, la semaine dernière, le premier ministre a qualifié le Parlement de «dysfonctionnel» et soutenu que le système de comité était «chaotique». Il a ajouté qu'il devrait déterminer sous peu si son gouvernement peut toujours fonctionner.

Plusieurs ont interprété cela comme le signe qu'il pourrait déclencher des élections cet automne. Mais l'opposition réplique en disant que l'engorgement législatif ne peut servir de prétexte au déclenchement d'élections, et que le Parlement fonctionne normalement.

«La plupart des comité fonctionnent bien, le gouvernement fait avancer ses projets, moyennant les compromis prévisibles dans un Parlement minoritaire», a déclaré le député du Nouveau Parti démocratique Pat Martin.

M. Harper a vraisemblablement été irrité davantage par les problèmes rencontrés par son gouvernement auprès de certains comités, présidés par des députés de l'opposition. Il y a notamment celui de la procédure et des affaires de la Chambre, qui a tenté d'enquêter sur des allégations d'irrégularités dans les dépenses de campagne des conservateurs. Le comité sur l'éthique doit aussi se pencher là-dessus en septembre. Il y a celui de la justice et son enquête sur les allégations voulant que les conservateurs aient fait une offre financière au député indépendant Chuck Cadman, en phase terminale, à la veille d'un vote crucial. Le comité ces opérations s'est également intéressé à l'affaire des documents de l'OTAN laissés par l'ex-ministre des Affaires étrangères Maxime Bernier chez son ex-flamme Julie Couillard, un sujet qui fera à nouveau parler de lui en septembre.