Le pyromane Denis Pedneault a été arrêté dans les derniers jours et a été accusé, hier matin, d'avoir allumé 33 incendies dans le secteur du centre-ville de Jonquière.

Le procureur Laurent Bouchard a déposé une foule de documents qui pourraient démontrer l'implication de Pedneault, âgé de 38 ans, dans 33 incendies criminels survenus entre 2002 et 2006, ce qui signifie un total de 39 chefs d'accusations. Tous les feux auraient été allumés dans un rayon d'un kilomètre des endroits où Pedneault résidait durant cette période.

Si le Tribunal a pu mettre la main sur Pedneault, c'est que le juge Valmont Beaulieu, de la Cour du Québec, a longuement écouté la plaidoirie de Me Bouchard, jeudi dernier, lors d'une pré-enquête.

Durant toute une journée, le représentant de la Couronne a dévoilé toute la documentation amassée par les enquêteurs du Service de protection de Saguenay. À la conclusion de la pré-enquête, la deuxième que Me Bouchard tenait dans sa carrière, le juge Beaulieu a délivré un mandat d'arrestation, ce qui a permis de le retrouver à son domicile.

Me Laurent Bouchard a expliqué que les enquêteurs ont effectué un travail de moine dans les derniers mois pour relier Pedneault aux différents événements survenus dans le secteur de la rue Saint-Jean, du Palais des sports de Jonquière et du quartier Saint-Dominique.

En fait, l'élément déclencheur à l'arrestation de Pedneault et aux accusations portées contre lui remonte à l'incendie de la rue Saint-Jean. Les enquêteurs avaient trouvé un briquet rouge que le pyromane avait fait tomber en s'enfuyant des lieux de l'incendie du 16 août 2006. Les enquêteurs avaient réussi à relier la pièce à conviction à Pedneault, en raison des empreintes.

Arrêté en novembre 2006, Pedneault a passé six mois et six jours en prison avant de plaider coupable le 27 mai 2007. Condamné à 12 mois d'emprisonnement, il avait été immédiatement libéré, car le temps passé en prison en détention préventive équivalait à sa sentence totale.

Mais durant tout ce temps, l'enquête s'est poursuivie. Hier, le juge Pierre-Laurent Rousseau, de la Cour du Québec, a pris bonne note des accusations déposées contre l'individu de 38 ans et a accepté que le procureur en défense, Me Charles Cantin, présente, aujourd'hui, les plaidoyers pour une remise en liberté de Pedneault. Mais avant, Me Cantin aura le loisir d'examiner la caisse de preuves qui lui a été présentée et les cinq cartes géographiques du secteur touché par les incendies. Il aura sous peu les 24 albums des photos prises sur les lieux des incendies.

Pour sa part, le Jonquiérois, qui s'est présenté en Cour vêtu d'un t-shirt à l'effigie de Stef Carse, tout en présentant une chevelure ébouriffée, n'en est pas à ses premiers démêlés avec la Justice. En plus de sa condamnation à 12 mois pour l'incendie de la rue Saint-Jean, Pedneault avait aussi été condamné en 1987 à trois années de pénitenciers pour des incendies criminels. Il a aussi ajouté environ 80 autres infractions à son dossier depuis son passage à la majorité.