La cadette Carole-Anne La-voie se rappellera longtemps de sa journée passée sur le Belem.

À peine embarqués sur le gigantesque voilier de 750 tonnes dimanche après-midi à Québec, sa vingtaine de collègues des cadets de la marine de Saguenay et elle se sont vus servir un copieux festin quatre services de cuisine française.

"C'était gigantesque. Et les desserts étaient super bons", a raconté la Fulgencienne de 14 ans hier, à son arrivée au Vieux-Port de Chicoutimi.

Mais aussitôt le repas terminé, les jeunes stagiaires ont dû se mettre à l'oeuvre.

"Nous avons tout d'abord monté les voiles. Ça ne paraît pas, mais c'est dur!", s'est exclamée Carole-Anne, qui fait partie des cadets depuis deux ans.

Nuit

La nuit dans les cabines exiguës du voilier a été de courte durée. "Je me suis levée à quatre heures du matin pour aller tenir la barre et la vigie."

À la hauteur de Tadoussac, le vent matinal était glacial. Ses collègues et elle ont ensuite monté à quelque 12 mètres de haut sur les mâts pour s'occuper à nouveau des voiles.

"C'est vraiment quelque chose. On ne vit ça qu'une fois dans une vie", a ajouté la jeune cadette en souriant. Carole-Anne a particulièrement apprécié la gentillesse et l'humour des 16 membres français de l'équipage.

Interrogé par Le Quotidien, le capitaine du navire, Jean-Alain Morzadec, s'est réjoui de la "participation enthousiaste" de ses stagiaires d'un jour, âgés entre 14 et 19 ans. La tâche a été particulièrement lourde pour eux, puisque la qualité des vents a permis de déployer presque la totalité des voiles du navire centenaire, soit 1000 mètres carrés sur une possibilité de 1200.

Pour financer le stage de ces cadets, Serge Desmeules, président de la Ligue navale de Chicoutimi, a fait appel à la générosité des entreprises de la région. Il a aussi dû demander plusieurs dérogations aux autorités navales pour faire monter les jeunes sur le voilier.

Le travail de M. Desmeules a d'ailleurs été chaleureusement salué hier. À l'accostage du bateau, les passagers du Belem ont scandé en choeur son prénom, pour le remercier de leur avoir permis de vivre cette belle aventure.