L'ancienne fiancée du présumé terroriste Momin Khawaja affirme avoir vu en lui un jeune musulman en colère, mais pas un extrémiste voulant s'en prendre à la population.

Interrogée mardi au cours du procès de Khawaja, Zeba Khan a dit avoir réagi avec incrédulité lorsque sa soeur lui a annoncé qu'un homme portant le même nom que son ancien fiancé avait été arrêté au Canada.

Comparaissant en Cour supérieure de l'Ontario par vidéoconférence de Dubaï, Mme Khan a dit que cette idée lui semblait farfelue et que cela ne correspondait pas à l'image qu'elle se faisait de l'homme qu'elle avait déjà souhaité épouser.

Khawaja, arrêté à Ottawa en 2004, fait face à sept accusations pour avoir financé et facilité des activités terroristes, et notamment d'avoir fabriqué un engin explosif contrôlé à distance pour un groupe terroriste qui planifiait des attentats au Royaume-Uni. Cinq de ses présumés complices ont déjà été condamnés à la prison à vie, l'année dernière à Londres.

Leurs cibles présumées étaient, notamment, une boîte de nuit, un centre commercial et des installations électriques et gazières, mais les autorités britanniques sont parvenues à déjouer le complot.

Mme Khan, qui a finalement épousé un autre homme, a répondu avec assurance aux questions des avocats de la Couronne et de la défense, mardi, à propos de déclarations qu'elle a faites à la Gendarmerie royale du Canada à Islamabad en juillet 2004 et à Dubaï en septembre 2005.

Née à Chicago et âgée de 27 ans, elle a passé les premières années de sa vie aux Etats-Unis avant d'aller habiter au Pakistan avec sa famille.

Des preuves présentées au procès démontrent que Mme Khan a déjà échangé par courriel avec Khawaja à propos de l'éthique et du bien-fondé d'un djihad contre les intérêts occidentaux. Mardi, elle a insisté pour dire qu'elle n'avait pas pris au pied de la lettre les déclarations de Khawaja au sujet d'attentats contre ce qu'il disait être des ennemis du monde musulman. «Le fait qu'il appuie ces choses en théorie ne prouve pas vraiment qu'il était impliqué», a-t-elle affirmé.

Zeba Khan a soutenu au tribunal qu'au cours de leurs échanges par courriel, Khawaja n'avait jamais fait mention d'attentats terroristes à Londres.

Mais dans un courriel envoyé le 24 octobre 2003, Khawaja écrit à sa correspondante qu'il faut mener une guerre économique constante contre les Etats-Unis. Il rappelle les répercussions considérables des attentats du 11 septembre 2001 sur l'économie américaine et reconnaît que des innocents sont morts, mais ajoute qu'il n'y avait pas d'autre façon d'atteindre les mêmes objectifs.

Deux jours plus tôt, Mme Khan lui avait dit que tous deux avaient peut-être des opinions différentes sur le djihad économique, et laissé entendre que tuer des innocents était mal.