Les deux jeunes frères montréalais accusés en Arabie saoudite pour leur implication dans une bagarre dans une cour d'école qui s'est soldée par la mort d'un jeune Syrien pourraient maintenant tous deux faire face à une sentence de décapitation.

Sultan Kohail, âgé de 18 ans, fait maintenant face à la même condamnation que son frère, en lien avec la mort d'un jeune Syrien de 19 ans, à Djeddah, l'an dernier.

Sultan Kohail a été informé, mercredi, qu'il sera jugé comme un adulte. S'il est reconnu coupable, il pourrait être condamné à être exécuté. Sa cause était jusqu'ici entendue devant un tribunal pour la jeunesse.

Sultan et son frère aîné Mohamed Kohail ont été accusés à la suite d'une bagarre dans une cour d'école en janvier 2007. La victime a succombé à des blessures

internes.

Les deux jeunes hommes clament leur innocence depuis leur arrestation. Ils prétendent également que le système judiciaire saoudien ne leur a pas accordé des audiences justes - une opinion que semble partager le gouvernement canadien.

Mohamed Kohail, âgé de 23 ans, a été reconnu coupable par un tribunal pour adultes au printemps dernier et il a été condamné à mort par décapitation. Sa cause a toutefois été portée en appel.

Son frère cadet a également été reconnu coupable, par un tribunal de la jeunesse, et condamné à 200 coups de fouet. La décision a été annulée en appel, mais un nouveau procès est désormais prévu devant un tribunal pour adultes.

Le gouvernement canadien a réclamé la clémence de l'Arabie saoudite. Les gestes posés par le gouvernement canadien pour convaincre les Saoudiens d'épargner les vies des frères Kohail demeurent toutefois inconnus.

Le député libéral Dan McTeague, qui a suivi le procès des deux frères, exhorte le gouvernement fédéral de s'assurer que les deux jeunes hommes aient droit à une procédure équitable.

«Il est extrêmement urgent que le gouvernement canadien intervienne auprès des représentants du gouvernement saoudien de plus haut niveau pour s'assurer que tous les éléments de preuve soient entendus», a indiqué le député McTeague, porte-parole du Parti libéral en matière de services consulaires.

«Si cela est fait, il n'y aucun doute qu'ils seront tous deux innocentés», a ajouté le député.

Le ministère des Affaires étrangères n'a pas retourné les appels de La Presse Canadienne, mercredi.

Dan McTeague a indiqué que les récits de l'incident étaient contradictoires.

Depuis qu'il a été condamné, au mois de mars dernier, Mohamed Kohail a porté sa cause en appel deux fois, sans succès. M. McTeague a indiqué que Kohail avait entrepris un troisième recours en appel.

La Cour d'appel a à maintes reprises demandé à un tribunal inférieur d'étudier de nouveaux éléments de preuve, qui innocenteraient Kohail selon sa famille, mais le tribunal a toujours refusé.

La famille Kohail a immigré au Canada il y a huit ans, au Québec. Elle est retournée à Djeddah en 2006, pour ouvrir un commerce de mobilier.