Les maires Bouchard, Paradis, Perron et Girard n'en avaient pas que contre Bernard Généreux, hier, mais également contre leur confrère d'Alma, Gérald Scullion.

Mardi soir dernier, Gérald Scullion laissait entendre que jamais les élus du secteur Nord n'ont digéré la défaite de leur candidat, André Paradis, à la préfecture de 2007. Il expliquait ainsi l'obstination de certains maires, qui continuent de militer en faveur de la fermeture immédiate du site d'enfouissement de L'Ascension.

"S'il en est un qui n'accepte pas l'élection d'un préfet, c'est bien lui. Six mois avant la fin du mandat de Réjean Bouchard, il cherchait déjà un candidat. Je suis celui qui a perdu, et je n'entretiens aucune rancoeur contre notre préfet, Léonard Côté. Au contraire, je suis à 100 % derrière lui. Notre position est claire: aucun travail de mise aux normes ne se sera effectué au site de L'Ascension tant et aussi longtemps que nous n'aurons pas obtenu un certificat d'autorisation du ministère. Nous parlons d'investissements de plusieurs millions $, sans même savoir si nous respecterons les nouveaux règlements gouvernementaux", exprime le maire de Saint-Henri-de-Taillon, André Paradis.

Selon les quatre maires jeannois, le pire est à venir à la MRC de Lac-Saint-Jean-Est, si le scénario élaboré mardi par Gérald Scullion se matérialise. Ce dernier a en effet prédit qu'un nouveau vote portant sur l'avenir du site d'enfouissement de L'Ascension aurait lieu dans les dix jours et que, cette fois-ci, personne ne pourrait altérer le résultat final. Rappelons que mardi soir, le maire de Saint-Bruno, Réjean Bouchard, a paralysé le processus décisionnel en imposant son droit de veto.

"Gérald Scullion est le plus grand destructeur de MRC que je connaisse, affirme Réjean Bouchard. Il impose sa loi et ceux qui s'opposent à ses ordres sont des innocents, des caves."

Éric Girard partage cet avis, lui qui avoue avoir été sévèrement invectivé par le premier magistrat almatois, lors de la séance plénière qui précédait l'assemblée spéciale de mardi soir.

"Pouvons-nous avoir une opinion différente de celle de Monsieur Scullion ? Absolument pas. Ceux qui ne pensent pas comme Monsieur Scullion sont des incompétents. Il agit comme cela avec nous, et il agit comme cela avec ses citoyens. On n'a qu'à penser au président de la Chambre de commerce et d'industrie de Lac-Saint-Jean-Est, Stéphane Lefebvre, qui s'est fait traiter de chauffeur d'autobus l'an passé", laisse tomber le maire de Saint-Nazaire.

Unanimement, les élus rencontrés n'excluent pas une nouvelle rupture à la MRC, comme celle survenue le 12 juin 2007, alors que cinq maires avaient abandonné leur siège en guise de protestation.

"Si nous n'avons pas un certificat d'autorisation en bonne et due forme, et qu'ils votent en faveur du début des travaux à L'Ascension, ça va barder. Jusqu'ici, je n'ai pas levé le ton en assemblée publique, mais là, je commence à en avoir assez", prévient le maire de Labrecque, Daniel Perron.