Même s'ils sont depuis six mois sans nouvelles de Marilyn, Andrée Béchard et Michel Bergeron gardent espoir de la retrouver saine et sauve. L'espoir, «on ne le perd jamais, même si la réalité nous rattrape», estime pour sa part Michel Surprenant.

Voilà maintenant neuf ans que sa fille Julie a disparu. Elle avait 16 ans.

Même que le principal suspect, Richard Bouillon, est mort d'un cancer, en 2006, alors qu'il purgeait une peine d'emprisonnement pour d'autres crimes. Des questions resteront probablement sans réponse pour la famille Surprenant. «Je n'oublie pas, c'est toujours une case qui est là, mais malheureusement il faut continuer à vivre. T'apprends à gérer ça», dit celui qui s'implique maintenant dans l'Association des familles de personnes assassinées ou disparues.

Après tant d'années de doute, s'il garde une forme d'espoir, M. Surprenant regarde la disparition de sa fille avec davantage de philosophie. «Je crois bien que la réponse, elle va m'arriver au moment où je m'y attends le moins. Ça peut arriver demain, ça peut arriver dans 20 ans, comme ça peut ne jamais arriver», explique-t-il.

Les larmes aux yeux, la mère de Marilyn Bergeron ne cache pas sa difficulté à vivre au quotidien, sans savoir ce qu'il est advenu de sa fille. «C'est pas une vie normale, c'est une vie chamboulée, dit-elle. On s'ennuie de notre fille, on l'aime. On ne pense qu'à ça. On cherche tout le temps. On n'arrête pas.»

«C'est un cauchemar, un drame familial difficile à comprendre», ajoute Michel Bergeron, un sanglot dans la voix.

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Les disparitions au Québec

Entre 1997 et 2006, selon les statistiques du ministère de la Sécurité publique, les cas d'enlèvement ou de séquestration ont bondi de 43%, pour atteindre 1315 cas répertoriés en 2006.

« Selon l'AFPAD, six cas de disparition sur sept ne seront jamais résolus au Québec.

« La Sûreté du Québec compte actuellement 50 dossiers de personnes disparues sur son site internet. Le Service de police de la Ville de Montréal en a 27 et la police de Québec, 14.