Adil Charkaoui, ce Montréalais d'origine marocaine soumis à un certificat de sécurité a obtenu quelques concessions ce matin à la cour fédérale de première instance. Il pourra sortir de l'île de Montréal pour quelques jours de vacances, avoir accès à un ordinateur avec la supervision de son père et modifier les heures de son couvre-feu durant le mois du ramadan.

Lors d'une courte audience d'un peu plus d'une heure, l'avocate de M. Charkaoui, Me Johanne Doyon demandait une révision substantielle de la loi C-3 sur les certificats de sécurité amendée en février dernier.

«Le paradoxe est que la nouvelle loi lui impose les conditions du premier certificat de sécurité qui a été jugé inconstitutionnel, dit-elle. C'est injuste! Il est toujours limité. C'est une situation qui est encore pire qu'avant le dépôt de la nouvelle loi. C'est très inconfortable.»

Malgré quelques concessions, le juge Noël ne permet pas à M. Charkaoui d'aller à Laval comme il l'avait demandé. Ses déplacements sont toujours limités à l'île de Montréal. Il aurait aussi voulu se défaire de la supervision de son père lorsqu'il utilise un ordinateur. La demande a été refusée. De plus, il ne peut toujours pas avoir accès à Internet.

«Les fruits de l'ancienne loi sont toujours un poids. On a violé les droits de M. Charkaoui. La majorité nos demandes ont été acceptées, mais ce n'est pas une victoire», déplore Me Doyon.