Deux des principaux architectes d'un attentat à la bombe avorté au Royaume-Uni auraient discuté de cibles potentielles immédiatement après la visite du Canadien Momin Khawaja dans ce pays, en 2004.

Omar Khyam, qui est considéré comme le leader de ce complot, souhaitait ainsi s'attaquer aux infrastructures d'électricité et de gaz naturel au Royaume-Uni, affirmant qu'une telle attaque aurait un impact majeur sur la population.

«Si vous vivez dans une maison ordinaire et que l'électricité est coupée, et le gaz est coupé, et tout disparaît et votre bébé pleure (...) votre vie devient sens dessus dessous et votre moral tombe à plat», peut-on l'entendre plaider sur un enregistrement obtenu par le service de renseignement britannique, MI-5.

Son collègue Jawar Akbar aurait plutôt suggéré une cible plus facile, comme une boîte de nuit. «On peut faire un coup comme celui-là, par exemple, dans la plus grande boîte de nuit de Londres (...) faire tout exploser», a-t-il répondu.

Un peu plus tard, Akbar a nerveusement demandé à Khyam s'il croyait que l'appartement où ils se trouvaient était sous écoute. «Non, je ne crois absolument pas qu'il soit sous écoute, a répondu Khyam. Je ne crois même pas que ma voiture soit sous écoute.»

Le MI-5 avait pourtant placé des dispositifs d'écoute électronique dans l'appartement et dans le véhicule. Des agents et des caméras vidéo surveillaient également les deux hommes au quotidien.

Khyam et Akbar comptent parmi les cinq individus condamnés à la prison à vie par un tribunal britannique, l'an dernier, pour leur rôle dans l'attentat avorté.

Khawaja doit à son tour répondre d'accusations, au Canada, relativement à cette affaire.

Il n'était pas présent lorsque les cibles potentielles ont été évaluées, le 22 février 2004, mais il venait de quitter l'Angleterre après un séjour de trois jours, où il avait rencontré Khyam, Akbar et d'autres individus impliqués dans le complot.

Khawaja est accusé d'avoir construit un détonateur à distance devant être utilisé pour commettre ces attentats. Dans des enregistrements, on peut l'entendre décrire le transmetteur-récepteur et d'autres pièces d'équipement en plus d'en expliquer le mode d'emploi à Khyam. L'accusé a de plus dit à Khyam qu'il pourrait facilement transmettre à d'autres ses connaissances en électronique.

Le complot a été avorté lorsque les autorités britanniques ont arrêté ses artisans en mars 2004, au moment même où la Gendarmerie royale du Canada arrêtait Khawarja. Les preuves récoltées n'indiquent pas à quel moment précis l'attentat devait se produire.