Interpol applaudit la condamnation d'un pédophile canadien, qui a écopé vendredi d'une peine de trois ans et trois mois de prison pour avoir agressé sexuellement un jeune garçon de 13 ans en Thaïlande.

L'ancien professeur Christopher Neil, qui a enseigné dans plusieurs pays d'Asie, a été arrêté l'an dernier, au terme d'une chasse à l'homme internationale lancée après la découverte en ligne de centaines de photos dans lesquelles on le voyait s'adonner à des activités sexuelles en compagnie de jeunes garçons.

Le tribunal thaïlandais a également imposé une amende de 1892 $ CAN à l'homme de 32 ans, qui s'était reconnu coupable de 12 mai. Sa sentence originale de six ans et six mois a été réduite de moitié en raison de ce plaidoyer de culpabilité.

Neil, qui est originaire de la Colombie-Britannique, fait face à d'autres accusations concernant le frère de 13 ans de la victime et pour lesquelles il a plaidé non coupable. Il pourrait écoper d'une peine de 20 ans de prison.

La présumée victime - qui était âgée de 9 ans en 2003, au moment où elle aurait été agressée - affirme que Neil lui offrait entre 15 $ et 30 $ en retour de faveurs sexuelles.

Neil, qui portait un uniforme carcéral et des chaînes aux pieds, a simplement lancé «OK» aux journalistes après l'annonce de la sentence. Son interprète a indiqué qu'il n'a pas l'intention d'interjetter appel. Neil a été conduit directement à la prison de Bangkok où il purgera sa peine.

Le secrétaire-général d'Interpol, Ronald Noble, a indiqué par voie de communiqué vendredi que l'arrestation de Neil et sa condamnation démontrent que l'agence policière «utilisera tous les moyens juridiques dont elle dispose, y compris le recours à l'aide des médias et du public, pour retracer ces prédateurs, où qu'ils se cachent».

L'opération multinationale qui a mené à son arrestation démontre que «la meilleure méthode pour protéger nos enfants des prédateurs sexuels au 21e siècle découle de la coopération des corps policiers locaux, nationaux et internationaux au-delà des frontières et au-delà des lignes de démarcation numériques de la planète», a-t-il ajouté.

La présidente de l'organisme canadien de défense des droits des enfants Beyond Borders, Rosalind Prober, estime toutefois que «la sentence aurait pu être encore plus sévère». Mais elle rappelle qu'il s'agit des premiers démêlés de Neil avec la justice, et qu'il pourrait être mis en accusation dans d'autres pays asiatiques.

«C'est une première étape, toute petite, pour que Christopher Neil soit tenu imputable des crimes sexuels internationaux dont il est accusé, a-t-elle dit. La planète surveille pour voir si la volonté politique d'aller encore plus loin dans ce dossier existe.»

Pendant le procès, la victime, maintenant âgée de 18 ans, a affirmé s'être rendue à l'appartement de Neil à Bangkok, où les agressions ont eu lieu. Des photos sur lesquelles on voyait Neil pratiquant des activités sexuelles ou jouant avec des garçons nus ou semi-vêtus ont aussi été déposés en preuve.

Neil a été arrêté en Thaïlande le 19 octobre 2007, 11 jours après la diffusion par Interpol de photographies numériques sur lesquelles son visage avait été débarrassé de son camouflage électronique.