Le système de mesure des apports d'eau dans le réseau hydrographique de Rio Tinto Alcan confirme que les apports d'eau naturels moyens en juillet dernier pour le lac Saint-Jean ont été supérieurs de 3 mètres cubes/seconde à ceux enregistrés pendant le moins de juillet 1996 alors que la région a connu une crue monstre qui a provoqué des inondations historiques.

Cette statistique confirme les perceptions des vacanciers à l'effet que juillet a été un mois avec des précipitations abondantes. Cette situation, combinée à un couvert de neige exceptionnel au printemps, fait en sorte que la multinationale se retrouve dans une situation plus que confortable pour passer l'hiver avec des réservoirs à 95% de leur capacité.

La situation diffère complètement de celle de l'an dernier alors qu'à la même période, Alcan économisait la moindre goutte d'eau avec des réservoirs à 75% de leur capacité. À la fin de l'année 2007, la multinationale avait acheté pour approximativement 40 M$ d'électricité d'Hydro-Québec, ou un bloc moyen annualisé de 100 mégawatts.

"La gestion de nos barrages-réservoirs est faite en fonction de diminuer le plus possible la facture d'achat d'énergie", a déclaré Réjean Gaudin, le porte-parole d'Énergie électrique Québec. Ce dernier a refusé de s'avancer sur les ventes ponctuelles d'énergie à Hydro-Québec lorsque les apports d'eau se comportent comme ce fut le cas au mois de juillet.

Malgré ces ventes ponctuelles et depuis la mise en service de l'aluminerie d'Alma, Rio Tinto Alcan demeure un acheteur net d'énergie. Ces ventes ponctuelles tributaires de Dame nature permettent essentiellement de diminuer la facture à la fin de l'année pour le producteur d'aluminium. En ce moment, même si l'entreprise ne dévoile pas les chiffres, Rio Tinto turbine pratiquement à pleine capacité (entre 2600 et 2900 mégawatts). Malgré ce turbinage maximum, l'entreprise doit toujours utiliser les déversoirs de la Petite décharge pour maintenir le niveau du lac Saint-Jean sous la barre de 16 pieds. Elle a aussi exceptionnellement utilisé les déversoirs de la Grande décharge pendant 28 jours.

Les statistiques publiées dans le numéro de juillet du bulletin À Prop'Eau traduisent ces apports d'eau exceptionnels comparables à ceux de 2004 alors que la société avait connu une année exceptionnelle pour la production d'hydroélectricité. Au chapitre des apports naturels, il faut mentionner qu'ils ont été de l'ordre de 2741 mètres cubes/seconde pour la période pour l'ensemble des bassins (lac Saint-Jean, Manouane et Passes-Dangereuses). Ils arrivent au deuxième rang depuis les 65 dernières années après les apports moyens mensuels de juillet 1994.

Pour chacun des indicateurs utilisés pour mesurer les apports d'eau, Alcan enregistre des quantités supérieures à 100% qui représente une moyenne des 65 dernières années. C'est le cas des précipitations, des déversements, des apports naturels et du taux de remplissage des réservoirs pour la période de l'année.

Au cours des prochaines semaines, les gestionnaires d'Alcan vont devoir apporter une attention particulière à la météo. Normalement, l'entreprise profite des crues printanière et automnale pour créer ses réserves qui lui permettent de passer l'hiver. En ce moment, les réservoirs du nord atteignent 98% de leur capacité et il reste la crue automnale à passer.